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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 16:56

Factum politique à l'usage du

président François Hollande en visite d'Etat à Alger

 

 

Monsieur le président,

 

Votre visite imminente au pouvoir politique en place à Alger, que vous savez illégitime et mafieux à plus d'un titre, me donne l'occasion à travers ce factum politique, de m'adresser aussi, à une opinion publique française trop souvent abusée par les mensonges, les manipulations ou les silences, d'une désinformation sournoisement orchestrée par les médias, les lobbies autres relais de l'Ordre dominant, dont la France officielle est partie intégrante ; un Ordre dominant, usurpant le statut de "Communauté Internationale" pour mieux dissimuler sa vraie nature d'idéologie hégémonique impérialiste, sioniste et raciste, fondée sur les postulats détestables de l'exploitation, du bellicisme et de l'exclusion ; un Ordre dominant, parfaitement conscient des nouvelles donnes géostratégiques, doublées d'une conjoncture de crise économique persistante annonçant la fin prochaine de sa suprématie, qui semble reparti pour un tour, dans une nouvelle ère de Croisade contre l'Islam et le monde musulman pour tenter une fois de plus d'en contrôler les ressources, tout en cherchant à en empêcher l'inexorable renaissance, en tant qu'alternative idéologique, humaniste et morale crédible, contre le règne de la violence, de l'argent et de la chair qui ravage une société occidentale, désormais en phase historique décadente.

 

Une nouvelle ère de Croisade contre l'Islam et le monde musulman essentiellement tendue sur quatre directions:

 

1./ L'instrumentalisation politique du "terrorisme" réel ou souvent préfabriqué dans les officines de l'Ordre dominant et amplifiée à souhait, par les médias aux ordres pour briser psychologiquement chez les citoyens de base dans nos pays, toute volonté d'activité politique ou de résistance contre l'injustice et l'arbitraire des puissants, à l'intérieur comme à l'extérieur, et les décourager contre toute revendication pour le respect de leur dignité humaine, de leur liberté et de leurs droits civiques qui sont les conditions incontournables pour l'instauration d'Etats de Droit et d'Institutions authentiquement démocratiques dans nos régions ;

 

2./ L'encouragement, voire la mise en place, si nécessaire par la violence dans nos pays – et l'exemple du pouvoir en place à Alger en témoigne – d'un réseau de régimes politiques supplétifs et corrompus, véritables satrapes des temps modernes, totalement inféodés aux intérêts des puissances de l'Ordre dominant qui les protège en retour, contre leurs propres peuples qui leur dénient toute légitimité ;

 

3./ L'instauration de contrôles multiformes – à travers leurs officines, leurs chancelleries et leurs réseaux bancaires et financiers –  sur nos économies nationales pour les maintenir dans la dépendance et la surveillance de nos ressources financières et de l'usage qui en est fait, pour compromettre tous les investissements dans des secteurs éminemment stratégiques comme l'Education, la Santé ou l'Agriculture, tandis que les budgets des équipements militaires et sécuritaires sont surdimensionnés et constituent une véritable hémorragie nourrissant les marchands de canons et autres industriels de la mort ainsi que leurs complices compradores;

 

4./ L'exclusion par la marginalisation à l'intérieur ou l'exil sur l'étranger, de nos plus brillantes élites intellectuelles et de nos meilleures compétences scientifiques et techniques de standing international, que notre pays compte par dizaines de milliers, pour les tenir éloignés du champ des responsabilités politiques et de la gestion des affaires publiques Ceci afin de maintenir dans nos pays, le règne de la médiocrité, de la vénalité et de la trahison. Sauf le respect que l'on doit avoir pour une frange infime de cadres supérieurs de la nation, civils et militaires confondus, constituée par d'authentiques patriotes intègres et compétents, que les hasards de carrière ont fourvoyés dans les structures d'un Etat malade.  

 

La France complice du régime algérien

 

Monsieur le président,

 

Tout a été dit ou presque sur la tragédie algérienne des années 90. Des centaines, peut-être des milliers de documents, de témoignages, de livres, en arabe comme en français et dans d'autres langues, ont été écrits sur le long calvaire du peuple algérien, isolé du monde extérieur, sans défense et sans recours, faisant face les mains nues  aux lois martiales barbares de ses bourreaux grisés par leur pouvoir ; des soudards "patricides" , pétris de complexes et débordant de rancune contre leur propre peuple. Un long calvaire souvent vécu par les algériens entre la désinformation et le blackout le plus total des médias aux ordres, en Algérie comme en France.

 

Vous permettrez donc, Monsieur le président, au simple citoyen algérien que j'ai la fierté d'être, de vous dire crûment combien votre visite à Alger, tout autant que les visites officielles de vos deux prédécesseurs – M. Chirac en 2003 et M. Sarkozy en 2007 – ou celles d'autres leaders européens, étasuniens ou de l'Otan, témoigne une fois de plus, de la grave crise morale qui gangrène aujourd'hui plus que jamais auparavant, les puissances occidentales dont la France en particulier, volontiers donneuse de leçons de démocratie, de liberté, voire d'éthique politique… en tant que ces visites d'officiels occidentaux, sont perçues par une large frange du peuple algérien, comme de véritables forfaitures politiques et morales faisant hypocritement l'impasse, pour de basses considérations d'intérêts – pas toujours d'ordre public d'ailleurs – sur les terribles préjudices humains et matériels infligés au peuple algérien, tout au long des années 90 et dont certains relèvent de la qualification de Crimes de Guerre, du fait du pouvoir politique en place auquel vous vous apprêtez à rendre visite ; un pouvoir illégitime et mafieux,  issu – excusez du peu – d'un double Coup d'Etat :

 

-- Celui  du 11 Janvier 1992, perpétré par une junte de généraux putschistes, avec la complicité servile de leurs mentors civils, les "démocrates" autoproclamés, contre la volonté souveraine du peuple algérien qui venait d'élire démocratiquement en Décembre 1991, une large majorité parlementaire, sous les couleurs du Front Islamique du Salut ;

 

-- Celui du 15 Avril 1999, abusivement qualifié d'"élections présidentielles", portant à la présidence de la République, un candidat unique, M. Bouteflika, désigné par les généraux putschistes aux termes d'un deal immoral et honteux, conclu par-dessus la tête du peuple algérien et de l'intérêt de la Justice ;

 

Pour ce qui est du premier Coup d'Etat, j'en rappelle brièvement le bilan effroyable, dûment documenté par de nombreuses associations nationales ou ONG étrangères et s'établissant pour la période 1992 / 1999, que les algériens ont coutume de qualifier de "décennie noire" à plus de 200.000 morts; entre 15.000 et 20.000 "disparus"; des populations entières meurtries, sinistrées et déplacées, par centaines de milliers. Ce bilan désastreux, tant au plan humain et moral qu'au plan matériel est la conséquence directe des décisions et actes originels qui ont accompagné le Coup d'Etat, à savoir :

 

-- destitution du Chef d'Etat légitime du pays, le défunt président Chadli Bendjedid, mensongèrement maquillée en "démission";

-- proclamation inconstitutionnelle d'un Etat d'Urgence qui s'est révélé meurtrier en autorisant tous les excès de la violence d'Etat ;

-- désignation inconstitutionnelle d'un pseudo "Haut Conseil d'Etat" de 5 membres dirigé dans les faits par deux des généraux putschistes, Larbi Belkheir et Khaled Nezzar et présidé par le défunt Mohamed Boudiaf rappelé de son exil, le 16 Janvier 1992 et assassiné le 29 Juin de la même année, en pleine réunion publique télévisée depuis Annaba par ceux-là mêmes qui l'ont sollicité en croyant pouvoir le manipuler ;

-- instauration du couvre-feu dans les grandes villes pour couvrir toutes sortes d'exactions des forces sécuritaires ;

-- déportation dans le Grand Sud Algérien, par avions cargos et autres moyens de transport de l'armée, de plus de 15.000 citoyens accusés à tort ou à raison de "sympathies islamistes" et parqués dans 7 Camps de Concentration, parmi lesquels, l'ancien Site militaire de Reggane, où des centaines d'entre eux seront affectés à vie, par les radiations atomiques remontant aux essais nucléaires français des années 60 ;

-- rafles et arrestations massives, de jour comme de nuit, dans les quartiers populaires, contre les islamistes ou supposés tels et dont des milliers feront partie des 15 à 20.000 "disparus", ou feront l'objet d'exécutions sommaires, c’est-à-dire  extra-judiciaires ;

-- création de Tribunaux d'Exception, fonctionnant sur le mode des procédures expéditives et prononçant systématiquement les peines les plus lourdes, y compris les peines de mort ;

-- apparition ex nihilo, de milices et autres escadrons de la mort et de l'assassinat ciblé, commandités par les généraux putschistes et opérant sous faux pavillon des GIA et autres groupuscules dits "terroristes", infiltrés ou créés de toutes pièces, afin de faire basculer les opinions nationale et internationale contre les islamistes ; dans les pures traditions de la "guerre psychologique", car, comme par une étrange répétition à l'identique, des méthodes de la répression coloniale dans ses épisodes les plus sanglants, on retrouvera parfois à la tête de la répression anti islamiste – terrible ironie de l'Histoire ! – jusques aux mêmes soudards en chair et en os, reconvertis entre-temps, en "généraux" de l'armée algérienne, cassant du "barbu" ou du "tango" – comme ils disent entre eux pour brocarder les islamistes –  comme il cassaient naguère du "fellaga" aux cotés des tortionnaires de Bigeard et autres Aussaresses ;

-- massacres effrayants par leur sauvagerie, dans des agglomérations isolées ou à la périphérie des grandes villes, de populations civiles innocentes par centaines – en majorité des femmes et des enfants – soupçonnées de "sympathies islamistes", à l'exemple de ceux qui se sont déroulés dans le courant de l'été 1997 dans la banlieue d'Alger, à Bentalha ou à Raïs entre autres et qui ont soulevé l'indignation du monde entier. Au point de des voix autorisées de personnalités et autres organisations internationales militant pour les Droits de l'Homme, ont commencé à exiger haut et fort, une enquête internationale indépendante, pour faits de Crimes de Guerre contre les responsables de tels massacres.

 

Cette dernière tragédie a suscité une immense émotion dans une opinion internationale effrayée par l'ampleur et la sauvagerie des massacres. Un peu partout dans le monde, des voix de personnalités, et pas des moindres, se sont élevées pour exiger une enquête indépendante et l'instauration d'un Tribunal Pénal International ad-hoc, pour juger les coupables de ces Crimes de guerre, dûment documentés, sur la foi de témoignages irréfragables enregistrés par de nombreuses associations nationales indépendantes et ONG internationales.

 

Elle a aussi constitué – cette dernière tragédie –  un tournant décisif dans le cours des choses, en ce sens que les généraux putschistes, pris de panique à l'idée de devoir rendre des comptes par devant un Tribunal Pénal International ad-hoc, ont cru pouvoir échapper aux poursuites pénales en concluant avec M. Bouteflika le deal immoral et mafieux cité plus haut et aux termes duquel, moyennant sa désignation reconductible à la tête de l'Etat algérien, celui-ci s'engageait à les amnistier au plan intérieur et à les protéger, au plan extérieur, contre toute poursuite judiciaire devant un Tribunal Pénal International ad-hoc, pour les Crimes Imprescriptibles commis durant la décennie noire. Un véritable marché de dupes, quand on sait que, d'une part, les Crimes de Guerre sont Imprescriptibles  et que d'autre part, en prenant part à ce deal mafieux, M. Bouteflika relève lui-même, aux yeux du Droit pénal, du chef d'accusation de complicité et d'entrave à la Justice, a fortiori, à la Justice internationale en matière de Crimes de Guerre !. Mais qu'importe, ce deal immoral a permis à M. Bouteflika, malgré son état de sénescence avancée et ses lourds handicaps de santé –  connus même par les médecins du Val de Grâce… – de tenir la dragée haute aux généraux qui l'ont fait roi, en les menaçant, chaque fois que l'un des membres de son clan familial ou politique était dénoncé pour corruption, de ressortir les dossiers de Crimes de Guerre les concernant.

 

Ainsi donc, et comme si les malheurs de sang et de larmes de la décennie noire n'y suffisaient pas, l'arrivée au pouvoir de M. Bouteflika et de son clan, a fait entrer l'Algérie de plain-pied, dans une nouvelle décennie noire : celle de la grande corruption qui ravage quotidiennement notre pays qui a été mis en coupe réglée entre clans au pouvoir, par la prédation au grand jour des biens publics, par le bradage des ressources du pays aux intérêts étrangers, par les pillages en règle du patrimoine national et l'éclatement à intervalles réguliers, d'énormes scandales financiers et de détournements hors échelle, à coups de milliards de dollars au préjudice du peuple algérien, à la faveur du relèvement substantiel des recettes pétrolières et d'une aisance financière sans précédent, dont les surplus en devises étrangères dépassent largement aujourd'hui, le seuil de 220 milliards de dollars, gérés sous la seule responsabilité de M. Bouteflika et son clan, dans l'opacité la plus totale sans qu'aucune Institution nationale ou Autorité publique de contrôle n'en connaissent ni les adresses financières, ni la structure fiduciaire,  ni les mouvements scripturaux, ni l'emploi, ni les profits générés. Ce qui constitue en soi, un cas de forfaiture gravissime, justifiant largement la mise en accusation publique du Chef de l'Etat lui-même, de son Gouvernement et du Gouverneur de la Banque d'Algérie.

Un Chef de l'Etat corrupteur qui achète tout,  y compris la paix sociale en dilapidant des sommes énormes dans une consommation effrénée n'ayant aucun impact économique intérieur mais profitant largement à la faune adventice d'une clientèle politique de parvenus, faite de compradores, de concessionnaires et autres nouveaux riches ; au grand dam de millions de familles démunies dont certaines en sont réduites à aller fouiller les décharges publiques. Un Chef d'Etat corrupteur, devenu maître dans la pratique exécrable et immorale des enveloppes et des "mallettes", généreusement distribuées sur fonds publics, pour acheter les servilités politiques à l'intérieur ou les silences et les complaisances des puissants à l'extérieur. Pour acheter aussi, le silence ou la complaisance de certains médias bien en vue, à l'exemple du "Monde" et autres "Nouvelobs", pas très regardants sur le chapitre de la déontologie professionnelle, qui ont récemment rewrité de vulgaires pages publicitaires à l'occasion du Cinquantenaire de l'Indépendance – probablement rédigées à Alger même – et  payées rubis sur l'ongle par le clan Bouteflika à coup de centaines de milliers d'Euros, pour les transmuter en "reportages" journalistiques élogieux à la gloire d'un Chef d'Etat surréel, visiblement accroché par le syndrome de certains Ubus africains des années 70 de triste mémoire et caressant probablement des rêves impériaux et peut-être même, dynastiques…

 

En finir avec la "Françalgérie" néocoloniale.

 

Monsieur le Président,

 

La tragédie humaine qu'a vécue l'Algérie durant les années 90,  n'a nullement empêché les gouvernements français successifs de protéger leurs anciens soudards coloniaux, promus généraux en Algérie, en fermant les yeux sur les pires de leurs exactions, de leurs crimes,  relevant quasiment tous, de la qualification de Crimes de guerre, c’est-à-dire du ressort d'un TPI ad-hoc. Pis encore, ces gouvernements français successifs ont parfois commis de véritables actes de forfaiture, relevant du délit d'entrave à la Justice, comme ce fut le cas pour le général Khaled Nezzar, chef de la junte, aujourd'hui sous le coup d'une instruction judiciaire en Suisse, du chef d'accusations graves et documentées, pour fait de Crimes de Guerre… alors qu'en Avril 2001, ce même général – sur les instances pressantes de M. Bouteflika –  avait été scandaleusement soustrait à la Justice française et exfiltré sur l'Algérie par le gouvernement socialiste de cohabitation, alors dirigé par votre ami M. Jospin, qui a ainsi déshonoré la signature de la France, pays qui a ratifié la Convention de New York de 1984 contre la torture.  

Ce qui laisse planer de graves interrogations, sur la nature réelle des relations entre Paris et le régime en place à Alger depuis le putsch de Janvier 1992.

 

 

Monsieur le Président,

 

Pardonnez-moi d'emprunter ici, l'heureuse et pertinente formule de la "Françalgérie", pour dénoncer une fois de plus, la collaboration extra-institutionnelle et contre-nature, inacceptable, entre les barbouzeries respectives des Services algériens et français, de la police politique et du renseignement, au nom du sempiternel et ô combien commode alibi, qu'est devenue la "guerre contre le terrorisme" – ce nouveau monstre du Look Ness – qui continue de couvrir tant d'exactions et tant crimes. L'expression de "guerre contre le terrorisme", cachant mal un encodage occidental sournois, pour désigner une véritable Croisade contre l'Islam, doublée d'un redéploiement néocolonial avançant à visage découvert en appuyant inconditionnellement les régimes totalitaires  et corrompus dans nos régions, 

Une collaboration qui s'est singulièrement développée entre l'Algérie et la France, depuis le putsch de Janvier 1992, en-dehors du moindre contrôle, laissant de larges marges à l'arbitraire, à la manipulation et aux mensonges d'Etat, souvent nourris il est vrai – chaque fois qu'il s'agit de stigmatiser notre émigration ou l'Islam et les musulmans – par les propos irresponsables et incendiaires de vos propres ministres français de l'Intérieur, de Pasqua à Vals, en passant par les Sarkozy et autres Guéant, l'un y allant de son "Karcher" l'autre, portant des jugements d'ignare sur la Civilisation musulmane, quand l'autre crie désespérément sa fidélité éternelle – et quasi canine – à Israël sans que personne ne le lui ait demandé… Allez donc savoir là-dedans, qui est de gauche et qui est de droite… tant est devenue consensuelle et "politiquement correcte", la posture islamophobe en France.

Une collaboration qui est allée jusqu'à susciter de graves soupçons contre les Services algériens et français, portant sur l'organisation en commun, de criminelles manipulations de l'opinion publique, ainsi qu'en témoigne par exemple, la ténébreuse affaire de l'attentat terroriste de Juillet 1995, dit de la station Saint-Michel du RER à Paris, sur les circonstances duquel, aucune enquête publique parlementaire ou indépendante n'a été diligentée par les autorités françaises, pour confirmer ou démentir les graves accusations mettant en cause une manipulation criminelle organisée de concert, entre Services algériens et français, pour faire basculer l'opinion du peuple français contre les islamistes algériens établis en France ou qui y avaient trouvé refuge, afin d'échapper à la répression des milices et autres commandos, commandités par les généraux putschistes.

Sans oublier l'affaire dite des internés de Folembray où l'on vit, le 9 Novembre 1993, une opération "coup-de-poing-manipulation-spectacle" montée en coordination entre les Services algériens et les barbouzes du sulfureux Pasqua. Des policiers déboulant au petit matin et procédant brutalement aux arrestations dans leurs domiciles, devant parents, épouses et enfants, de dizaines d'algériens suspects de sympathies islamistes pour les transférer manu-militari dans une caserne de Folembray : une véritable forfaiture d'Etat, contre des algériens dont certaines résidaient depuis de longues années en France et y exerçaient régulièrement leur métier. A l'exemple de l'avocat, Me Ahmed Simozrag et de ses compagnons. d'exil, qui ont ensuite été arbitrairement exilés sans jugement et sans ressources au Burkina Faso où – faute de porter des patronymes sonnant comme Gilad Shalit –  ils continuent de moisir  depuis Août 1994, c’est-à-dire depuis 18 ans aujourd'hui, pour simple délit d'opinion islamiste, dans une indifférence criminelle totale des médias algériens et français, si prompts à larmoyer par ailleurs, sur le drame des chiens-perdus-sans-collier…  

Ce qui conduit à poser d'une manière globale, le drame humain de dizaines de milliers de familles algériennes, séparées du jour au lendemain d'un des leurs, en particulier parmi les universitaires, scientifiques et autres intellectuels, qui ont choisi l'exil forcé à leur corps défendant, pour échapper à la répression des polices politiques et/ou aux persécutions procédurières et tatillonnes de l'Administration publique, en raison de leurs opinions – pas nécessairement de sensibilité islamiste – hostiles au régime corrompu des généraux et de leurs servants civils et militaires. Ce drame est encore vécu à ce jour, par des milliers de familles, malgré l'imposture dite de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" et de ses textes d'application scélérats qui prétendent interdire tout débat national sur la tragédie de la décennie noire, en exigeant par ailleurs, des exilés politiques désireux de rentrer au pays, un engagement écrit, à respecter des conditions dégradantes et indignes, restreignant leur liberté citoyenne, comme le fait de renoncer à faire de la politique. Ceci dans le but ignoble et criminel, de maintenir éloignés de leur patrie, des centaines, sinon des milliers de scientifiques et chercheurs de haut standing, dont beaucoup jouissent d'une réputation internationale, maintenant ainsi, une grande nation pleine de potentialités comme l'Algérie, sous la férule d'une dictature répressive de gérontes délabrés et corrompus, qui ont perdu tout sens du réel et toute légitimité. Y compris cette légitimité "historique" dont ils se gargarisent tant, mais dont ils ont trahi la cause et les principes moraux.

 

Je n'aurais pas l'inélégance ici, d'oublier de citer les victimes françaises de la décennie noire en m'interrogeant sur la signification de ce black-out officiel observé par les deux gouvernements, sur l'odieuse affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine en 1996, qualifié laconiquement, de "bavure" par les uns ou de "coup fourré" entre Services parallèles par les autres…Tout cela, dans l'opacité et surtout, l'impunité la plus totale, de part et d'autre.

 

 

Repentance et Traité d'amitié vont de pair

 

Monsieur le Président,

 

Le gouvernement de la France ne pourra pas se dérober indéfiniment à son devoir de solder sa dette morale historique et donc imprescriptible, d'une repentance solennelle à l'égard du peuple algérien qui en est l'ayant-droit légitime et le récipiendaire exclusif. Une repentance  dont ne sauraient l'y subroger aucunes personnes physiques, ni aucunes instances ou institutions, qui parleraient illégitimement en son nom. En termes plus clairs, ni le Chef de l'Etat actuel, ni la junte clandestine des généraux putschistes, installés au pouvoir par la violence et la fraude, ne sont qualifiés pour en revendiquer le mérite ou en retirer de quelconques dividendes politiques.

Cette reconnaissance historique est en effet incontournable qui seule, pourrait lever les obstacles socio psychologiques accumulés tout au long de l'Histoire coloniale – et même récente… et constituera un nouveau fondement juridique et moral, véritable socle auquel pourront solidement s'arrimer, les futures relations entre nos deux pays, entre nos deux peuples, fondées sur des rapports d'égal à égal, dans le strict respect réciproque de la personnalité de chacune de nos deux nations et des intérêts mutuels bien compris entre nos deux pays, loin des discours de circonstance et de l'insignifiance des gesticulations deçà-delà, des saltimbanques de la politique, ceux de Paris comme ceux d'Alger. Des relations saines et apaisées donc, d'où seront bannies les dérives des collaborations opaques, des copinages scélérats et autres magouilles  extra-institutionnelles entre Services, relevant censément de deux Etats souverains, mais qui s'autorisent en l'absence de tout contrôle politique, à faire bon marché de la légalité, de la morale, des Libertés publiques et des Droits de l'Homme.

Ce qui pose immanquablement la question de l'illégitimité du pouvoir algérien aujourd'hui en place, contre la volonté souveraine d'un peuple qui ne l'a pas désigné pour le représenter.

            C'est vous dire combien, Monsieur le Président, à l'aune de ces nécessaires  préalables d'assainissement politique et moral, indispensables à la refonte des relations entre nos deux pays, entre nos deux peuples, des dossiers comme le "Grand traité d'amitié" que vous avez vous-même récemment évoqué, ou encore celui dit de l'Union pour la Méditerranée, font figure – pardonnez ma franchise – d'aimables gadgets politiciens, manifestement destinés à tromper son monde en escamotant la seule vraie problématique qui vaille qu'on s'y attelle honnêtement et loyalement en priorité : la moralisation et la normalisation des relations politiques et diplomatiques entre nos deux Etats : Une France qui n'aura pas à rougir d'une déclaration solennelle reconnaissant les crimes de la colonisation et ceux de la guerre d'Algérie, le sang des algériens n'étant en rien moins précieux que celui des juifs ou de toute autre communauté humaine martyrisée Une Algérie debout, souveraine et maîtresse de son destin, gouvernée par d'authentiques représentants du pays, tenant leur légitimité du seul peuple algérien.

           

Conclusion 

 

Monsieur le président,

 

Je ne conclurai pas cette interpellation, sans vous dire toutes les préoccupations et toutes les interrogations qui pèsent sur le peuple algérien à propos de la situation confuse et opaque qui règne au Nord du Mali ; à nos frontières Sud donc, où la seule éventualité d'une présence armée de la France ou de l'Otan, suscite de profondes inquiétudes dans la mesure où il ne se trouvera pas un seul citoyen algérien digne de ce nom, à qui l'on fera accroire que le déploiement de ces forces armées étrangères signifie autre chose qu'une menace imminente et concrète contre la sécurité de notre pays et la pleine souveraineté de notre peuple sur ses territoires et sur ses ressources naturelles ; une souveraineté reconquise sur le colonialisme, au prix d'un des plus grands tributs humains que l'Histoire des guerres d'indépendances ait jamais connus et que ce peuple est prêt à rééditer, par fidélité envers ses aïeux ; par loyauté envers les centaines de milliers de martyrs de la lutte anticoloniale et de la guerre de libération ; par obéissance aux commandements de l'Islam, sacralisant la défense de la patrie.

 

Car, par-delà les terribles blessures qu'a endurées et continue encore d'endurer le peuple algérien, du fait de la décennie de sang découlant du Coup d'Etat criminel du 11 Janvier 1992, perpétré par une poignée de généraux putschistes contre la volonté souveraine de ce même peuple, rares sont ceux parmi les citoyens de ce pays qui commettent la grossière erreur de confondre l'Institution militaire de notre pays qu'est l'Armée Nationale Populaire, et les généraux putschistes qui auront à répondre de leurs actes.

 

Ceci pour vous dire qu'il ne se trouvera pas un seul citoyen algérien digne de ce nom, pour penser que notre armée, héritière d'une Armée de Libération Nationale qui a laissé son empreinte dans l'Histoire de la décolonisation, puisse se transmuter en une espèce d'armée de mercenaires auxiliaire de l'Otan, en charge de contribuer aux desseins impérialistes manifestes des puissances occidentales. Et je me demande même, si les hommes du régime en place eux-mêmes oseraient le penser. -------------------- Signé : Abdelkader DEHBI.------------------------

 

 

 

 

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 20:38

Je ne connais pas M. Mohamed Samraoui, l'ex-colonel du DRS, opposant au régime et réfugié politique en Allemagne depuis 1995; mais on ne présente plus cet officier, auteur d'un livre-témoignage magistral intitulé : ""Chroniques des années de sang – ou comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes (Denoël, Paris, 2003)"". Un livre-témoignage où il révèle par le détail, ce que soupçonnait déjà depuis longtemps, l'opinion publique algérienne mais aussi internationale, sur les terribles pratiques de la répression militaro-policière contre les islamistes. Sans que cela ne puisse en rien, excuser les crimes commis par les islamistes eux-mêmes.

 

Parmi  ses témoignages d'une remarquable précision, l'ex-colonel Samraoui, qui s'est trouvé au cœur du  système "opérationnel" du DRS, c’est-à-dire du terrain, a confirmé entre autres, la création ex nihilo de certains maquis dits "islamistes" et à tout le moins, la pratique des infiltrations et des manipulations partielles ou totales d'autres maquis islamistes,  les poussant à commettre des crimes abjects, pour retourner contre eux, l'opinion des  populations. De même qu'il a confirmé la responsabilité du DRS et de ses commanditaires les terribles massacres de masse des populations civiles, de Relizane à Raïs, en passant par Bentalha ou Béni-Messous…etc., Sans oublie l'assassinat du Président Boudiaf ; sans oublier les faux attentats terroristes de 1995 à Paris, en "connexion" avec la DGSE ; sans oublier les pratiques monstrueuses de la torture ou des enlèvements-liquidations-disparitions de plus de 15.000 citoyens algériens. Ce dernier chiffre allait d'ailleurs être reconnu par le général Khaled Nezzar lui-même, complètement enfoncé, déstabilisé par sa confrontation, les yeux dans les yeux avec  M. Samraoui en pleine audience d'un Tribunal français, lors du procès en 'diffamation" (!) intenté par ce dernier contre  l'ex officier Habib Souaïdia, qui venait d'écrire de son côté "La Sale Guerre" où il enfonçait un peu plus, les généraux putschistes algériens et la redoutable machine de répression criminelle du DRS.

 

Pourquoi rappeler ces terribles évènements ?

 

Parce que j'ai appris comme beaucoup de citoyens  algériens à travers le Communiqué daté du 24 Septembre 2012, diffusé par le Front du Changement National et signé par le Dr Salah-Eddine Sidhoum, que l'épouse de M. Samraoui qui était entrée en Algérie le 25 Août, munie d'un Document de voyage dûment délivré par autorités allemandes et régulièrement  revêtu du Visa de l'Ambassade algérienne à Berlin – dans l'impossibilité où elle se trouvait d'avoir son passeport algérien – a été empêchée de quitter le territoire national par la Police de l'Air et des Frontières, le samedi 22 Septembre au moment où elle s'apprêtait à embarquer pour l'Allemagne pour y aller rejoindre son époux et leurs quatre enfants, en ce début d'année scolaire, après avoir séjourné un mois avec ses parents en Algérie.

 

"""En vertu de quoi Mme Samraoui devrait-elle être tenue pour responsable des actes de son mari, si tant est que le fait d’être opposant au régime constitue un crime ?"" s'interrogeait le Communiqué du FCN, en se positionnant strictement sur le terrain du Droit.

 

Pour ma part, je voudrais ici, m'interroger sur un autre terrain : celui de la presse algérienne. Comme l'ont fait avant moi, certains intervenants sur le site "Le Quotidien d'Algérie", à propos du silence lâche et sans état d'âme sur cette affaire, dans les colonnes de la misérable presse dite "indépendante" dans notre pays

 

En effet, qu'il s'agisse d'Al Khabar ou d'El Watan, d'Echchorouk ou de l'Expression du Soir d'Algérie ou autres Liberté – pour ne citer que ceux-là – c'est motus et bouche cousue. Et pour cause ! L'ex-colonel Samraoui est un pestiféré, un paria, un non-citoyen, pour avoir rompu la loi de l'omerta sur les crimes de guerre commis durant la décennie noire à travers l'effroyable machine répressive mise en place par les généraux putschistes – les "dafs" –  pour broyer le peuple algérien, coupable à leurs yeux d'avoir fait le "mauvais choix" lors du scrutin de Décembre 1991. Des généraux putschistes qui se sont comme "souvenus" de leur vie antérieure,  par un étrange avatar hérité en droite ligne de leur passé de soldatesque, dans les rangs des troupes coloniales, du temps où ils combattaient leurs propres frères en guerre contre l'occupant français.

 

Quelle odieuse différence de traitement de l'information entre d'une part, le tonnerre médiatique  soulevé à Alger par l'arrestation à Genève en Octobre 2011, du général Nezzar, arrêté à Genève et régulièrement mis en cause pour faits de crimes de guerre par une Juridiction suisse et d'autre part, l'acte de banditisme d'Etat commis contre Mme Samraoui, empêchée de quitter le territoire national, sans qu'aucun mandat de justice n'ait été émis à son encontre ?

 

Qui ne se souvient de ces grotesques  éditoriaux patriotards à la gloire d'un banal soudard –  putschiste à l'occasion –  et signés par certains directeurs de rédaction jacasseurs et patriotards, en quête de reconnaissance sonnante et trébuchante sous forme d'aides, de subventions et autres contrats de publicité, distribués à l'aune de leur degré de servilité,  par un régime dont ne sait plus trop qu'est-ce qu'il est le plus, corrompu ou corrupteur ?

 

Qui ne se souvient de cette floraison de "pétitions de soutien" en faveur de ce faux héros, érigé en "sauveur de la république" alors qu'il n'est prosaïquement qu'un misérable criminel de guerre désormais aux prises avec la Justice d'un pays étranger. Des "pétitions" commanditées par les Services et gonflées à loisir par le tout-venant, pioché dans cette nébuleuse insondable qu'est ce demi-monde de ripoux gravitant autour des "moukhabarate", et où la frontière est si mal définie, entre l'intellectuel véreux, le politicien par accident, le journaliste par défaut, l'affairiste par corruption ou le sycophante par malédiction…

 

Non, décidément, ce régime n'apprendra jamais les leçons – j'allais dire les gifles – du passé, même quand ce passé est relativement récent. Il suffira de rappeler le rejet, en 2007, par la Justice espagnole, de la demande d'extradition de M. Samraoui, remis en liberté trois jours seulement après son interpellation en Espagne. Ou encore, plus près de nous,  du désaveu judiciaire cinglant en Juillet 2012, infligé au gouvernement algérien par un Tribunal parisien, dans l'affaire de la demande d'extradition du Dr Mourad Dhina. L'une comme l'autre affaire, ayant clairement révélé à l'opinion publique nationale et internationale, jusqu'où peuvent aller les forfaitures, les falsifications et les mensonges d'un régime de non-droit en pleine déliquescence et peu soucieux de l'image de notre pays à l'étranger ; un régime acculé à une fuite en avant éperdue qui signe incontestablement une peu glorieuse fin prochaine.

 

Post-Scriptum : C'est au moment d'envoyer cet article, à la Rédaction de LQA que M. Salah-Eddine Sidhoum m'a appris que Mme Samraoui a été enfin autorisée à repartir en Allemagne pour y rejoindre sa famille. Tout en me félicitant de cette bonne nouvelle, je maintiens telle quelle, la rédaction de cet article qui dénonce le silence de notre pseudo presse indépendante.

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 12:57

1.- Un mauvais procès et une mauvaise intention

 

En postant un commentaire sous l'une de vos récentes chroniques -  http://www.alterinfo.net/L-Iran-et-la-nouvelle-pesee-de-l-humain_a79075.html - et dans lequel j'évoquais en la critiquant, une citation de Descartes sur le Temps, j'étais bien éloigné de penser que je venais de vous donner un prétexte – à travers votre interprétation tendancieuse de ce commentaire –  pour vous lancer dans un nouveau prêche à la gloire de cette anthropologie moderne dont vous êtes l'un des grands prêtres. Une anthropologie moderne dramatiquement imbue d'elle-même, de par la prétention-même de son objet  – l'Homme donc, vaste programme ! – et la pluridisciplinarité complexe et sans fin qu'elle met en œuvre. Tant et si bien, qu'elle semble bien partie pour nous annoncer, en ces temps messianiques pullulant d'antéchrists de tous pays et de tous horizons, la fin du mystique  – comme certains nous ont annoncé "la fin de l'Histoire" – et l'avènement d'une nouvelle religion des sans-dieu, où M. Manuel de Diéguez – pour peu que Dieu lui prêtât vie – pourrait occuper la chair d'un "dieu vivant"… au sens où l'était le Révérend Moon qui vient de quitter un monde, certainement bien meilleur que celui qu'il est allé rejoindre…

 

Car, voyez-vous, cher M. Manuel de Diéguez, et à moins que vous n'ayez lu mon commentaire en étant plongé dans un état hypnagogique, rien ne justifie, ce procès d'intention injuste, cette furie antireligieuse gratuite à laquelle vous vous êtes livré joyeusement et à moindres frais, dans votre dernier billet de blog daté du 9 Septembre dernier.

-http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/philosopher/heurts_malheurs2.htm

Une furie qui semble particulièrement cibler l'Islam, rappelant certains "orientalistes" du siècle dernier qui étaient capables de commenter des textes qu'ils n'avaient pas lus, ou pire,  inexistants !...  Juste pour le plaisir de charger l'Islam, à tous les sens du terme d'ailleurs… Car comment faudrait-il interpréter sinon, cette tirade truffée de certitudes et de sarcasmes qui siéent si mal à votre personnage littéraire d'érudit, généralement truculent et généreux,  dont nous avons appris depuis si longtemps à respecter les positions courageuses – tout autant que celles de votre campagne, Aline de Diéguez  – à l'égard du peuple palestinien.  Une tirade vraiment infondée, agressive et gratuite, contrefaisant qui plus est, le sens d'un banal commentaire sur le Web, où j'affirmais simplement ceci,

 

""Le fait que Descartes soit considéré comme l'un des plus grands génies rationalistes, ne l'a pas empêché d'affirmer, avec une suffisance consommée et une ignorance inouïe de la logique la plus élémentaire, que : "Dieu lui-même ne peut faire que ce qui a été fait n'ait pas eu lieu." C'est vous dire le vide sidéral qui peut parfois régner, même dans les têtes les mieux faites.."".

 

Cela donne lieu de votre part, à cette interprétation tendancieuse et malveillante contre laquelle je m'inscris en faux et où vous évoquez avec un sarcasme gratuit, des "mystiques musulmans" dont je n'ai jamais parlé, alors que je voulais simplement dire que M. Descartes, ni aucun être au monde ne peuvent contester au Créateur Suprême, son pouvoir de transcender l'irréversibilité du Temps. Je vous cite :

 

"""Est-il un rêve plus souverain – écrivez-vous – que celui d'enfanter le temps et de le jeter à la casse selon notre bon plaisir? M. Abdelkader Dehbi nous rappelle que le mystique musulman s'égale à ce cerveau-là. A nos yeux d'Occidentaux, il se construit inconsciemment un levier titanesque de sa propre boîte osseuse et en attribue ensuite non moins inconsciemment l'omnipotence et les prérogatives fabuleuses à une divinité sommitale afin de ne pas assumer sa propre ambition cérébrale de disposer de la souveraineté intellectuelle absolue auquel le mythe sacré sert de médiateur.""

           

Restituons dans ses termes exacts, la citation de René Descartes, objet de ce débat – j'allais dire, corps du délit – et à laquelle je faisais allusion :

 

« «… ainsi, si nous jugeons que Dieu ne peut pas faire ce que nous concevons pourtant possible, nous ne concevons pas de la même manière, qu’il puisse se faire que ce qui a été ne le soit pas ; au contraire, nous concevons bien clairement que cela est impossible et qu’ainsi, il n’y a aucun défaut de puissance en Dieu, de ce qu’il ne le fait pas… » »

(René Descartes Œuvres philosophiques page 324. Classiques Garnier.)

 

Une affirmation par laquelle Descartes pose clairement donc, comme un fait d'évidence, que l'irréversibilité du Temps  est opposable à Dieu lui-même ! Tout en donnant l'impression de s'en excuser immédiatement dans la phrase d'après… Sans que l'on sache à vrai dire, s'il le fait par crainte de Dieu dont il venait de mettre en cause l'attribut d'Omnipotent ou – plus prosaïquement –  par crainte d'un Saint-Office, à l'affût de la moindre incartade vis-à-vis des dogmes de l'Eglise. Une Eglise alors sourcilleuse – nous sommes en 1633 en plein procès de Galilée – et farouchement opposée aux nouvelles théories et découvertes scientifiques, ainsi que venaient de le montrer, les tristes persécutions inquisitoriales subies par le grand savant Galilée. Des persécutions qui ont d'ailleurs contraint Descartes à renoncer prudemment, à la publication de son "Traité du monde et de la lumière"; faisant preuve ici du moins, d'une attitude rationnelle indubitable…

 

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2.- Le Temps de Dieu dans la théodicée musulmane

 

Pour les musulmans en effet, l'assertion de M. Descartes constitue un blasphème, en tant qu'elle met en cause l'un des attributs de Dieu, Sa consubstantialité au Temps. Dans la théodicée musulmane – ou Tawhid en arabe – qui est l'approche intellectuelle et spirituelle visant à la connaissance du Dieu Unique, il est enseigné que l'attitude préalable essentielle à observer dans cette quête, c'est d'abord celle de l'humilité, puis celle du "connais-toi toi-même" de Socrate et de son corollaire logique : "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien". Attitude à laquelle répond comme en écho, le Verset coranique n°85 de la Sourate Al-Isra'a où il est dit :

""" ..…et il ne vous a été octroyé que peu de science.""" (Al-Isra'85)

Et c'est dans ce même esprit, que le plus illustre des jurisconsultes de l'Islam, l'Imam Malik enseignait à ses élèves: "Quand tu réponds : - Je ne sais pas, à une question  dont tu ignores la réponse, c'est que tu es déjà un demi-savant". L'Imam Malek signifiant par-là, que l'aveu d'ignorance est un pas sérieux dans le chemin de la Connaissance.

 

Ainsi, l'attitude présomptueuse de M. Descartes affirmant que l'irréversibilité du Temps est opposable à Dieu lui-même constitue-t-elle un non-sens, en sus de son caractère blasphématoire, puisque Dieu s'identifie Lui-même au Temps. Telle est en effet la position de la théodicée musulmane qui affirme que Dieu Est, le Temps (1), et que Le Temps est en Lui. Autrement dit, que Dieu l'Omniprésent, est présent à la Vie, à l'Espace et au Monde, en occupant de manière  permanente, simultanée et éternelle chaque instant "t", dans l'infinitude du Temps compris entre t(-∞)  et t(+∞) (2). Ce qui signifie que Dieu est en conscience permanente et simultanée dans le Temps, dans tous ses "moments", dans toutes ses dimensions, dans toutes ses directions, en un mot, dans sa totalité; et que par conséquent, Il transcende toute contrainte d'ordre directionnel ou chronologique, contrairement à l'homme ou aux autres êtres de la Création, dotés de la conscience du temps, qui subissent quant à eux, l'écoulement à sens unique du Temps, du passé vers le futur, de la naissance à la mort. Peu importent bien entendu, les unités de temps "t" ici considérées : nanoseconde, journée, siècle, millénaire, ou Ere géologique…etc. Des unités qui n'ont plus aucune signification à cette échelle grandiose où nos misérables concepts  humains étriqués, bornés, balisés sont totalement dépassés, annihilés, abolis.

Nous sommes bien loin ici, des subtiles mais peu convaincantes contorsions intellectuelles babillant sur l'"intuition du temps" ou l'"idée de durée", véhiculées par un autre "Commandeur" comme M. Henri Bergson et tant d'autres gardiens du Temple de la philosophie occidentale. Une philosophie occidentale étrangement aveugle, sourde, et fermement agrippée aux touffes encore vivaces de ses certitudes matérialistes et maçonniques, de plus en plus carbonisées  par les avancées de la physique ou de la biologie, de l'astrophysique  ou de la génétique, entre autres disciplines authentiquement scientifiques, mettant sans cesse en évidence, la signature du Créateur Suprême, au bas du Grand Livre ouvert qu'est le monde qui nous entoure.

 

3.- Le ton des Hommes

 

""Ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent, mais plutôt les cœurs dans les poitrines""(Coran – Sourate n°22 Al-Hajj – Verset n°46)

 

Un Verset d'une terrible actualité, tant il est vrai en effet, que ce genre de débat a totalement disparu des préoccupations d'une opinion publique occidentale particulièrement tenue à l'écart des débats intellectuels et encore moins métaphysiques, gavée qu'elle est, par le matraquage ad nauseam de la pieuvre médiatique impérialo-sioniste – tous supports confondus y compris le livre – déversant du matin au soir, des torrents de désinformation et de manipulation, des fleuves de faits divers fangeux et crapuleux, des flots de feuilletons et autres émissions abrutissantes, faisant souvent la Une de la presse et des journaux télévisés, vomissant une information dont les sujets sont préalablement triés, aseptisés, calibrés, comme on le ferait pour des pommes ou des tomates destinées aux grandes surfaces…

 

Et gare aux émules des Garaudy ou des Abbé Pierre, des Galloway ou des Faurisson –  pour ne citer que quelques noms célèbres – qui s'aviseraient de perturber les rangs de la servilité intellectuelle et l'harmonie gominée de l'alignement sur cette bien pensance cravatée et pommadée s'autoproclamant "l'élite intellectuelle occidentale" et se posant en ligne de défense avancée des "valeurs" de l'Occident – valeurs à géométrie hautement variable faut-il le rappeler ici –  qui ont été proclamées à la face du monde et portées sur les fonts baptismaux depuis Nuremberg ; pour le plus grand malheur d'une Europe qui venait ce jour-là, semble-t-il  de "gagner" la guerre – pour paraphraser quelques  Tartarins gaulois de l'Histoire –  mais qui venait en fait, de perdre la seule guerre qu'il ne faut jamais perdre : celle de la liberté de penser, de dire et d'agir en conscience. Cette liberté d'exister et d'être au monde qui, pour les gouvernants, s'appelle légitimité et pour les peuples, souveraineté.  

 

Car, comment expliquer sinon, ces lois scélérates édictées en rafale, comme la loi Gayssot faisant des juifs des super-citoyens  ou les autres lois racistes réhabilitant en vrac le colonialisme, ses harkis, ses tortionnaires et ses factieux –  des lois qui ignorent superbement en revanche, le droit légitime et sacré des musulmans, qu'ils fussent immigrés ou nationaux, au respect de leur Dieu et de leur foi, de leur Prophète et de leurs symboles, de leur culture et de leurs traditions ?.… tout en pénalisant la moindre contestation du passe-droit historique hérité de Nuremberg et sacralisant l'"holocauste" et autres "shoah" comme autant  d'épouvantails devenus au fil du temps, entre les mains des inquisiteurs professionnels et autres manipulateurs du verbe, de la plume ou de l'image, de véritables machines d'intimidation, agitant l'anathème de l'antisémitisme sous les neurones qui dépassent…Pour mieux couvrir les balles assassines, les cris et les pleurs l'infamie, la vraie ;  celle de plus de 60 ans d'occupation illégale de la Palestine, d'apartheid, de répressions de toutes sortes, de tortures, d'assassinats politiques, d'emprisonnements sans jugements, de destructions d'habitats, de dévastations des arbres et des cultures dans les champs,  d'expulsions massives de populations civiles…etc. autant de crimes de guerre restés impunis, perpétrés contre le peuple palestinien, depuis Deir Yassine à Djenine, en passant par Sabra et Chatilla et dont le dernier en date est l'opération dite "plomb durci" –  durci sans doute au phosphore blanc et à l'uranium appauvri –  perpétrée en toute impunité par l'Etat-greffon d'Israël. Dans le  silence servile et complice des médias occidentaux, rappelant "la conspiration du silence" évoquée dans la Trahison des Clercs.

 

4.- La grande conspiration du silence

 

Une conspiration du silence, devenue la règle, pour couvrir les crimes de guerre de la "démocratie aéroportée" conduite par l'Empire  dans ses récentes guerres d'agression tous azimuts, comme les crimes de Falouja ou ceux de la prison d'Abu Ghrib en Irak, ou la guerre d'extermination contre les populations civiles en Afghanistan, par drones interposés.

 

Une conspiration du silence, cachant aux peuples du monde, les grandes catastrophes écologiques, les prédations irréversibles des ressources naturelles de la planète, dans les terres, dans les mers ou dans les sous-sols. Comme sont couverts par le même silence criminel,  les crimes en col blanc qu'est la haute spéculation financière effrénée, anonyme et apatride, contre l'économie mondiale, perpétrés en permanence et en toute impunité et dont l'arme du crime consiste le plus souvent de nos jours, en un simple ordre bancaire ou boursier, téléphonique ou électronique.  Toujours avec la nécessaire complicité de gouvernements et d'institutions asservis et enchaînés par leur propre corruption par les grandes banques, les grandes  multinationales de l'énergie ou les complexes militaro-industriels de la mort, dont les directoires sont autant de boites de résonnance des lobbies sionistes et des desseins du "Grand Israël" et dont les intérêts se rencontrent harmonieusement – jusqu'à présent du moins – avec ceux de l'Empire…

 

Une conspiration du silence, qui sabote partout où elle le peut, la publication des travaux des chercheurs, des universitaires ou autres intellectuels, qui ont le tort de mettre en évidence les contributions majeures de la civilisation musulmane à l'essor de l'humanité, dans tous les domaines du savoir, qu'il s'agisse des sciences ou de la culture, des arts ou des techniques. Une véritable mise à l'index non écrite et sournoise,  appliquée – volontairement ou par crainte de rétorsions – par les grandes maisons d'édition et autres organismes distributeurs, au profit de cette culture de prisunic abêtissante, sacralisant le luxe et le lucre, le sexe et le stupre que certains ont qualifié de "culture de gares et d'aérogares" surabondamment promue ou sponsorisée, ici par les clubs littéraires qui donnent le "La" de la "rentrée" – rappelant celle des troupeaux    et là, par les médias publics et autres antennes privées, dans une véritable frénésie de terrorisme intellectuel qui ne dit pas son nom. Un La, éructé par des escouades d'imposteurs, de "spécialistes" et autres "experts" en lieux communs ; sans parler des grands "excommunicateurs" professionnels au service d'Eretz-Israël, tenant leur onction de rabbins de la politique, directement des temples du CRIF ou autres AIPAC, comme les Glucksman, les Bruckner, les Finkielkraut, les Lanzmann, , les Taguieff, les Adler, les Encel, les Wiesel…etc. J'ai oublié le nom de cet aigrefin en col blanc et jambe de bois, reconverti en commis voyageur de l'Etat sioniste en Afrique, se disant philosophe…

 

Une conspiration du silence enfin, qui sait se muer au besoin, en véritable terrorisme intellectuel dont l'un des moments de "gloire" les plus hideux – parmi tant d'autres forfaitures de la Justice républicaine, dite égalitaire et fraternelle  – a été atteint à l'occasion l'ignoble et lâche procès qui a été fait au grand philosophe Roger Garaudy qui avait le tort d'avoir été, non seulement un résistant, non seulement un communiste, non seulement un pro palestinien, non seulement un converti à l'Islam, mais bien pire que tout cela : il était hérétique. Pardon, aujourd'hui on dit :"révisionniste" ! Un mot dont le potentiel excommunicatoire est au moins égal à celui de "terroriste", comme chacun sait…

Je ne citerai que pour l'information, l'étrange transaction de "rachat" par un généreux anonyme, portant sur les droits d'auteur liés au brillant essai du regretté Pierre Rossi et intitulé : "La Cité d'Isis" – Histoire vraie des arabes (Nouvelles Editions latines 1976)….

– Désolée, monsieur, ce livre n'est plus en stock et il est épuisé depuis longtemps  me répondit récemment la vendeuse dans une grande Fnac. Amusé, je hasardais : - Et "Les Mythes fondateurs de la politique israélienne" de Roger Garaudy ? Là elle eût un sourire franchement complice en me rétorquant : -- Je vois que monsieur a des lectures subversives. Eh bien moi aussi !

Qui a déjà dit : la mauvaise monnaie chasse la bonne ?

 

 

5.- La rage islamophobe

 

A ce genre d'acharnement sournois, "en creux" si je puis dire, il faudrait ajouter un autre type d'acharnement, celui-là en "relief", sous les espèces d'une guerre médiatique frontalement déclarée contre l'Islam, ses symboles et ses valeurs ; une guerre politico-médiatique qu'une bien triste actualité vient nous rappeler. En effet, coup sur coup – comme pour rappeler les Versets sataniques de Rushdie ou les caricatures du Danemark reprises par Charlie Hebdo -  nous assistons en ce début de Septembre 2012, à deux nouvelles et graves provocations : la première, à  travers la diffusion sur le Web, d'une vidéo produite aux Etats-Unis ; une vidéo immonde, blasphématoire et insultante à l'endroit de la personne sacrée du Prophète de l'Islam, Muhammad (sur lui le salut) et dont les ondes de choc psychologiques et d'indignation sur les populations musulmanes à travers le monde ont déjà provoqué mort d'hommes ; la seconde, à travers de nouvelles "caricatures" tout aussi obscènes, diffusées en ce jour-même du mercredi 19 Septembre 2012, par le magasine crapuleux parisien "Charlie-Hebdo" qu'on ne présente plus, de par ses "performances" dans la fange du "marketing à la provocation".

Que cherche donc cet Occident ci-devant "Très-chrétien" mais étrangement rebaptisé "judéo-chrétien" au lendemain de Nuremberg et porté sur les fonts baptismaux du Concile de Vatican II.

 

6.- Une hystérèse héritée des Croisades et entretenue par le sionisme

 

Etrange phénomène que cette hystérèse historico politique et psychologique,  héritée en droite ligne des Croisades médiévales, puis de l'ère de la colonisation et trouvant aujourd'hui son expression dans cette fièvre islamophobe irrationnelle, récurrente et convulsive qui semble avoir aboli chez les occidentaux toute volonté et toute clairvoyance ? Quel est donc le secret, quelles sont donc ces forces cachées tenant l'Occident et ses élites qui n'osent même plus remuer le petit doigt, comme tétanisés, comme anesthésiés ? des forces qui le piègent entre les mâchoires diaboliques, politico-médiatiques et financières, sinon celles de plus en plus manifestes d'un Mouvement sioniste mondial qui ne connait plus de limites à ses desseins messianiques aussi mensongers qu'arrogants, de domination du monde, et qui avance désormais à visage découvert – sûr qu'il est, de sa puissance financière, de ses appuis occidentaux, de ses atomes et de ses drones –  et continuant de clamer plus que jamais, qu'il représente le "peuple élu", voire-même l'interlocuteur privilégié de Dieu comme l'a clairement proclamé il n'y a guère si longtemps – en 2002 – le chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam quand il a solennellement déclaré, sans soulever bien entendu, le moindre écho d'indignation du moindre gouvernement, du moindre média occidental :

 

""Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l’espace vital du peuple juif.""

 

Fichtre alors ! Mais allez donc tenter d'expliquer à cette horde d'illuminés d'un sionisme messianique – fondé essentiellement sur la haine de l'Islam et accessoirement des "goïms"– que le peuple juif, parce qu'il a assassiné tout au long de son histoire, ses propres prophètes et falsifié ses propres textes sacrés – comme l'ont fait les Chrétiens à sa suite – ce peuple juif dis-je, a depuis longtemps cessé d'être le peuple "élu" comme il ne cesse de le prétendre depuis des siècles. En pure imposture. Tant il est vrai qu'il est depuis longtemps déjà,  le "peuple maudit" par excellence, à force de vouloir s'imposer au monde, comme peuple soi-disant "supérieur", comme race soi-disant "supérieure", comme une religion soi-disant "supérieure". Donc insoluble dans ces "goïms" que constituent pour eux le reste de l'Humanité. Terrible démarcation s'il en est. Mais quel contraste cinglant avec l'Islam humaniste et universel !

 

""Ô gens! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle (Adam et Eve) et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur.""

(Coran. Sourate Al-Houjourate – Verset n°13)

 

 

7.- Le plus dangereux des faux amis de l'Occident

Une hystérèse historico politique et psychologique disais-je, aujourd'hui remise au goût du jour par les assauts répétés d'un Empire étasunien instrumentalisé et feignant d'ignorer sa propre dégénérescence morale avancée et sa future faillite matérielle annoncée, sous les coups fourrés portés, non pas d'un quelconque "terrorisme islamique" – souvent préfabriqué – mais par ses vrais faux amis: les uns se présentant sous la tiare des Cohanims ou gourous sacrificateurs semant leurs oracles messianiques à tout vent ; les autres, des lévites en costumes trois pièces de super banquiers-traders, prélevant joyeusement leur dime sur le PIB des grands protecteurs, en s'offrant même, dans l'impunité la plus totale, de montages financiers hyper sophistiqués, se soldant par de monstrueuses banqueroutes frauduleuses et de détournements astronomiques, se chiffrant par centaines de milliards de dollars – comme en fin 2008 – et que le bon contribuable américain ou européen sera sommé de rembourser, dans le silence complice et criminel des différents lobbies politiques et médiatiques généreusement arrosés. Ne sont-ils pas chez eux dans la patrie du Dieu-dollar ? Ne sont-ils pas des membres bienfaiteurs des AIPAC et autres Organisations sionistes mondiales ? Ne sont-ils pas les financiers attitrés  des campagnes électorales de la quasi-totalité des sénateurs et autres représentants au Congrès ? Et tant d'autres choses "souterraines" comme dirait M. De Diéguez… Des faux amis qui leur ont concocté et suggéré la trouvaille géniale du "Choc des Civilisations" pour garder les citoyens sous le stress béni de "l'ennemi extérieur"… Comme du temps non moins béni, de la guerre froide, d'avant l'effondrement du pôle soviétique. Afin de continuer à drainer donc, qui, au nom de la "sécurité nationale", qui, au nom de la "guerre au terrorisme international", qui, au nom de la "démocratie aéroportée" – mais jamais au nom de la lutte contre le chômage, contre la faim ou contre la maladie – les dollars du bon contribuable américain et les euros du bon contribuable européen, dans les coffres des grandes banques, des  industries de la mort, des multinationales de la prédation et des grandes officines de la spéculation financière. Et de prélever au passage, la dîme pétrolière comme en Irak, ou la dîme de la drogue, comme en Afghanistan. Il suffisait juste de remplir les vides sidéraux des "boites osseuses" – n'est-ce pas M. de Diéguez ? – de cette frange abêtie, cupide et vénale, d'une intelligentsia occidentale, bouffie par ses propres certitudes et sevrée de toute spiritualité, "n'ayant plus pour dieu qu'elle-même et ses vouloirs" pour parler comme Julien Benda…  pour la convertir aux thèses racistes, stupides et bellicistes des illuminés du sionisme chrétien dont le label politique est le néo conservatisme ou néo cons pour faire moins poli, mais plus juste…

 

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout se passe en fait, comme si les dirigeants politiques et les gourous mystiques du monde  judéo-chrétien, abusivement qualifiés  de "monothéistes" et remariés respectivement depuis Nuremberg, puis, Vatican II par les liens indéfectibles de leurs intérêts – probablement spirituels, mais sûrement temporels – avaient subitement décidé d'effacer l'Histoire en oubliant, pour les uns, que les juifs étaient des "déicides" qui ont crucifié Jésus et pour les autres, que les chrétiens étaient les responsables des crimes de l'Inquisition, des pogroms et de l'holocauste. Au centre de ce deal qui constitue un véritable crime contre l'Humanité et le Droit International: la spoliation de la Palestine et le destin de tout un peuple, le peuple palestinien qui allait payer à la fois pour les crimes des uns et pour les crimes des autres. Sans oublier – pour faire bonne mesure – les crimes de haute trahison de certains régimes arabes, en particulier la monarchie saoudienne et la monarchie jordanienne.

 

Ainsi, si  la création de l'Etat-greffon appelé Israël en Terre de Palestine, représente la part concédée aux sionistes sur les dépouilles de celle-ci, la part concédée à l'impérialisme étasunien et à ses vassaux d'Europe c'est la mise en place d'un véritable cancer politico idéologique, géostratégique et énergétique dont les ondes de choc quasi infinies, continuent à se répercuter jusqu'à ce jour, sur l'ensemble du monde arabe et même arabo-musulman.

 

""Si nous avions la chance – écrivait Churchill, le sinistre apôtre de l'impérialisme  -  d'assister de notre vivant à la naissance d'un Etat juif, non seulement en Palestine, mais sur les deux rives du Jourdain, nous verrions se produire un évènement absolument conforme aux intérêts réels de l'Empire.""

 

Cette ligne de conduite agressive et haineuse, suivie par l'alliance judéo-chrétienne contre nature et contre l'Histoire, dans sa Croisade contre l'Islam et les Musulmans, ne s'est jamais démentie depuis, revêtant toutes sortes de soubassements idéologiques, économiques, culturels…etc. Mais la montée irrésistible de l'Islam – y compris au plan mystique – et des pays musulmans, au cours des trois dernières décennies a eu pour effet semble-t-il de réveiller de vieux démons, par la seule vertu que cette religion n'a jamais été, elle, prise en défaut  par les sciences, même les plus avant-gardistes ; et que bien au contraire, il ne se passe pas d'année où les découvertes les plus avancées dans les disciplines scientifiques les plus diverses – médecine, biologie, biochimie, génétique, géophysique, physique fondamentale, astrophysique…etc. – ne viennent corroborer certains Versets du Coran, entraînant la conversion d'illustres savants et autres hommes de l'art. Tandis qu'en Occident, la science n'en finit pas de faire tomber depuis des lustres, certains dogmes judéo-chrétiens des plus établis comme la théorie biblique du géocentrisme  ou l'anachronisme  criard de la Genèse, faisant remonter la Création aux quelques misérables milliers d'années du calendrier judaïque, pour ne citer que ces deux exemples.

D'où ce rejet par la raison, de plus en plus observé, du judaïsme et du christianisme dont les livres sacrés – la Torah et les Evangiles – qui forment la Bible ne sont plus, aux yeux de beaucoup – y compris des juifs et des chrétiens – qu'une compilation où se trouvent mélangés des Texte authentiques et des texte apocryphes. Ces derniers étant totalement truffés de contradictions manifestes avec la réalité et les données scientifiques, pour avoir pendant des siècles, été copiés et recopiés, traduits et retraduits, déformés et "corrigés" à loisir, au gré des influences ecclésiastiques ou des puissances séculières du moment. Voire au gré des fantaisies ici ou là, de quelques copistes, calligraphes et autres enlumineurs… Et comment ne pas rester perplexe  dans ces conditions, quand M. Manuel de Diéguez lui-même ose qualifier de "monothéistes" deux religions. Sans oublier le fait qu'elles associent au Créateur, l'une d'un "fils" prénommé Uzaïr et l'autre, Jésus, en y ajoutant en plus, un Saint-Esprit…  De quel rationalisme parle-t-on ?

 

8.- Pour conclure sur le Temps de Dieu

 

Je crois que c'est le regretté Pierre Rossi qui a dit : "Les égarements de la science sont plus dangereux que l'ignorance". C'est en se dépouillant de certains partis pris dogmatiques et en faisant des incursions fugaces, grâce au cogito dont le Créateur nous a pourvus, comme pour nous donner des "fenêtres", des "flashs", sur ce Réel hors normes humaines, qu'est l'immensité infinie et complexe des concepts de Temps et d'Espace que nous pouvons surmonter, l'espace d'un clin d'œil, nos misérables limites physiques, psychiques et intellectuelles et appréhender quelques bribes de ce Réel. En particulier certaines affirmations du Coran relatives au Temps : qu'il s'agisse de l'allusion aux Six Jours de la durée de la Création (3), de la comparaison purement pédagogique de la Journée divine à l'équivalent de Mille années terrestres (4), ou de la durée de Jour du Jugement dernier longue de 50.000 ans (5). Sans oublier, à l'autre bout de l'échelle, les durées infinitésimales comme la quasi-instantanéité de l'accomplissement des Décrets divins du "Kun-Fa-Yakun"(6) quand Il ordonne par exemple la création d'un objet matériel, d'un sujet biologique, ou la réalisation d'un acte immatériel en disant simplement : "Sois, et l'objet ou l'acte sont". Instantanément. Il y a même, à l'exemple de la narration de la rencontre à Jérusalem, entre le Prophète-Roi Salomon – Sur Lui soit le Salut  – et la Reine de Saba, Balqisse, l'exemple de l'accomplissement d'un véritable Décret de téléportation du trône de la Reine situé au Yémen, instantanément ramené à Jérusalem, sur ordre de Salomon, pour montrer à la Reine de Saba, le pouvoir surnaturel du Prophète-Roi (7).

Cette dernière relation coranique illustre à merveille la complexité de la notion d'instantanéité. En effet, s'est-il agi d'une abolition totale du temps, ou du moins, de sa réduction à une échelle  infinitésimale ou plutôt d'un phénomène de "contraction" de l'Espace… comme cela est évoqué dans la Relativité ? A moins qu'il ne se soit agi de la mise en œuvre consubstantielle des deux phénomènes à la fois. Question qui repose sous un jour beaucoup plus clair, la notion-même du continuum Espace-Temps… ainsi que le rappelle cet évènement majeur qu'est le "Voyage nocturne" relaté dans le Coran  (8) ; un voyage à côté duquel à côté l'allégorie du "Voyage de Langevin" fait figure d'aimable excursion champêtre…

 

Par ailleurs, je voudrais vous rappeler ici deux autres passages étonnants de votre chronique : où vous écriviez ceci – Je vous cite :

 

1°)  - ""Parmi les saints chrétiens, seul saint Augustin, un Algérien, a compris que si le Dieu des juifs et celui des chrétiens n’avait pas pris la précaution de créer l’espace et le temps, il n’aurait pas su où loger le ciel et la terre. Cette domiciliation primordiale nous renvoie à la fois à l’ultime fondement de la politique et à la psychologie la plus focale du mystique d’avant-garde de notre temps.""

 

Question qu'un Candide de passage aurait immédiatement posée: – "Le ciel et la terre ne sont-ils pas déjà "de" l'espace ?"  Et dire que du  temps où il y avait de vrais profs de philo – même en langue française – on savait déjà que la matière est consubstantielle à l'espace, comme d'ailleurs l'énergie est consubstantielle au Temps. Autrement dit, sans Espace, pas de matière ; sans Temps, pas d'énergie.

 

 

2°) - ""…Croire et savoir font deux: on ne validera jamais l'alchimie, l'astrologie, la théologie ou la chiromancie à en perfectionner les visées oniriques, parce que tout progrès de la raison passe par l'enfantement d'un encéphale placé sur un autre échiquier de la méthode que celui d'autrefois."""

 

Question d'un autre Candide de passage : Qui est "on" dans "on ne validera jamais l'alchimie, l'astrologie, la théologie…" ?  Qui valide quoi et à quel titre ? Ne serait-il pas plus sage d'attendre que les différentes chapelles de l'Anthropologie se mettent au moins d'accord entre elles sur la nature, scientifique ou non, d'une discipline qui embrasse un peu de trop pour bien étreindre… Ne trouvez-vous pas choquant de la part d'un penseur de votre qualité, M. Manuel de Diéguez, de ranger en vrac la théologie – à moins que vous ne fassiez allusion aux textes apocryphes de la Bible –  avec l'astrologie ou la chiromancie ?...

Quel serait alors votre jugement sur l'évolutionnisme darwinien, chéri par la franc-maçonnerie ou sur la psychanalyse freudienne, adulée par les sionistes ?  

 

C'est le grand Isaac Newton qui doit se retourner dans sa tombe, qui a conclu son "Principia" par ce passage devenu classique :

 

 

 ""Ne doutez pas de l'existence du Créateur ! Il est, en effet, impensable que ce soit la nécessité seule, qui dirige l'univers ! Car une nécessité aveugle, et échappant à tout changement, on ne peut imaginer qu'elle soit à l'origine de ce monde avec toute sa diversité et l'harmonie et l'ordre qui la caractérisent, et ce malgré le changement des temps et des lieux ! Disons plutôt que tout cela ne peut provenir que d'un Être éternel doué de sagesse et de volonté""

 

Une seule conclusion pour clore cette réponse : Puisse Allah vous pardonner et vous aider à méditer cette réflexion du Prophète Muhammad (sur Lui le Salut) :

 

""L'homme est en état de sommeil, c'est au moment de mourir qu'il se réveillera""

 

           

           

 

 

(*) Nota : Si certaines affirmations contenues dans le texte de cette réponse devaient choquer quelques personnes, quelques corps constitués ou quelques institutions quelles qu'elles soient, je déclare assumer totalement, en qualité d'homme libre, mes opinions au nom de la sacro-sainte Liberté d'expression.

 

(1)"" N'insultez pas au Temps, car le Temps c'est Dieu."" (Hadith du Prophète Muhammad)

 

(2) Dans le vocabulaire arabe, il y a un terme spécifique – Al-'Azalyya الآزلية     – pour désigner l'Eternité négative qui se projette dans l'infinitude du passé pour le différencier de l'Eternité positive: "Al-Khulúd – qui se projette dans l'infinitude du futur.

 

(3) "C'est Lui qui a créé les Cieux et la Terre en Six jours…" (Coran : Sourate n°11 – Hod  – Verset n°7)

 

(4) "....Et (sachez) qu'Une journée pour Dieu équivaut à Mille années de votre comput" (Coran : Sourate n°34 -   Al-Hajj – Verset n°45)

 

(5) " Les Anges et l'Archange Gabriel s'élèveront vers Lui en une Journée (celle du Jugement Dernier) équivalant à 50.000 ans" (Coran : Sourate n°70 – Al-Maârij – Verset n°3)

 

(6) " Son pouvoir, quand Il a décidé d'une chose, c'est de dire : "Sois !"- Et la chose Est" (Coran : Sourate n°36 – Yassine – Verset n°81)

 

(7) " … Celui qui avait la Connaissance contenue dans le Livre a dit (à Salomon) : Moi je te l'apporterai (le trône de la Reine de Saba) avant que tu ne clignes des yeux…" (Coran : Sourate n°27 – An-Naml / Les Fourmis – Verset n°41)

 

(8) "Gloire à Celui qui fit faire le Voyage nocturne à son serviteur, depuis la Mosquée sacrée (la Mecque) à la Mosquée d'Al-Aqsa (Al-Quds ou Jérusalem)…" (Coran : Sourate n° 17 - Al-Isra – Verset n° 1)

 

 

 

 

 

 

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 15:57

 

A l'attention bienveillante de Monsieur Manuel de Diéguez,

Je suis honoré d'avoir reçu votre e-mail en réponse à mon commentaire relatif à votre article publié par le site Alter-info dont lien ci-dessous :

http://www.alterinfo.net/L-Iran-et-la-nouvelle-pesee-de-l-humain_a79075.html

Il m'a semblé pratique de vous adresser mes réponses point par point aux remarques que vous avez émises.

Peut-on confondre une exigence morale avec la recherche de la vérité philosophique et scientifique, qui ne se fonde pas sur des vœux, mais sur des faits ?

-           Réponse : De mon point de vue, il n'y a pas de contradiction entre l'exigence morale et la recherche de la vérité, mais juste un ordre hiérarchique de Valeur en ce sens que toute recherche de la vérité, est soumise au nécessaire préalable d'établir d'abord, la Vérité Première, celle d'un "connais-toi toi-même" à la fois infus et diffus, cherchant des réponses aux questions classiques du Qui-que suis-je ? d'Où viens-je ? etc… Quant à exiger que cette vérité ne puisse se fonder sur des vœux, mais sur des faits, c'est en quelque sorte, nier l'imaginaire et reléguer le cogito à une simple fonction sensorielle quasi dégradante pour l'esprit. En effet, dans son outrecuidante prétention à exiger des faits, rien que des faits – surtout quand il s'agit de métaphysique (joli paradoxe au passage !) – l'homme en arrive à oublier joyeusement ses misérables limites en termes de puissance de la pensée. Et quand bien même on postulerait l'existence de "têtes d'un calibre rare"(1) comme vous dites quelques lignes plus bas, il restera le problème lancinant du "temps alloué" pour faire le travail de cogitation,  et chercher à expliquer un Univers à l'échelle de l'infini, dans ses dimensions, comme dans ses complexités.  Comment refuser à l'homme dès lors, de prendre son temps – en terme de siècles, voire de millénaires – quand on montre plus d'"indulgence" vis-à-vis des machines,  j'allais dire des ordinateurs surpuissants qu'on met en batterie par centaines d'unités, pour effectuer au bout de quelques décennies, de "simples" calculs – si j'ose dire – ayant trait à de non moins "simples" équations matricielles concernant seulement une partie de la Physique ou de l'Astrophysique ?

 

Peut-on passer sous silence les motifs psychologiques d’une conviction religieuse et d’abord, l’épouvante du genre humain à la perspective que le cosmos ne serait pas géré et administré comme un Etat ou une entreprise privée ou publique ?

-           Réponse : En tant que tel, l'Homme est un être consubstantiel à la psychologie qui est elle-même inséparable du fait religieux, dans l'ordre d'idées déjà mentionné dans le paragraphe ci-dessus. Ce que vous appelez avec raison, l' "épouvante", qui est de nature psychologique, devant le vide cosmique, c'est une espèce de preuve, a contrario, du rattachement de l'être psychologique à son antérieur originel que j'appelle pour ma part la Création.

 

Peut-on ignorer les raisons politiques qui régissent les relations de l’humanité avec ses dieux ?

-           Réponse : Permettez-moi de douter de l'existence du concept-même de ce que vous appelez "les raisons politiques" parce que le fait religieux est d'abord une attitude intime, individuelle, avant que d'être une attitude collective. Cela n'exclut nullement bien entendu, l'existence avérée de l'exploitation politique du fait religieux par les puissants, tout au long de l'Histoire des civilisations. Des Pharaons de l'Egypte aux Empires modernes – le dernier en date étant celui du tandem Etats-Unis / Israël – jusques et y compris nos dictatures modernes, tous ont instrumentalisé et instrumentalisent la religion mais faut-il pour autant confondre les causes avec les effets ?

 

Peut-on proclamer souveraine et unifiée une divinité qu’ignorent un milliard d’Indiens et un milliard deux cent millions de Chinois ?

-           Réponse : J'ai déjà fait allusion plus haut, à cette attitude paradoxale du philosophe en général, à vouloir traiter des affaires du Cosmos dans son immensité et sa complexité, en convoquant des arguments misérablement "terriens". Quel rapport à la vérité intrinsèquement considérée, peut avoir le fait que plus d'un milliard d'Indiens et plus d'un milliard de chinois ignorent ou proclament cette vérité ?  La Vérité est ou n'est pas, indépendamment de ceux qui l'adoptent ou la réfutent.

 

Peut-on expliquer la diversité des législations sacrées selon les climats, les époques et les lieux ?

-           Réponse : C'est tout à fait légitime de votre part, de parler de "législation sacrée", c'est votre vocabulaire d'athée et je le respecte ; mais vous me permettrez aussi, d'user de mon vocabulaire propre de musulman, en parlant de "révélation". Je tiens d'autant à ce terme de révélation, qu'il a l'avantage de la clarté et surtout, de l'universalité. C'est dire combien dans ce cas, votre interrogation sur les considérations de climats, d'époques et de lieux, devient sans objet. Du moins, de point de vue que je défends.

 

Peut-on oublier que les dieux ont une histoire et que seuls de grands esprits font progresser la morale et l’intelligence des Célestes ?

-           Réponse : Quand on proclame sa foi en Dieu l'Unique – Allah pour les musulmans – dans le splendide dépouillement de Son Unicité, on ne se sent nullement concerné par les affabulations et les aberrations de beaucoup de société humaines, anciennes ou contemporaines, ayant trait à ce que vous appelez les "dieux", probablement sous l'emprise de votre immense connaissance du monde ancien. Et même du monde contemporain d'ailleurs…

 

Peut-on négliger l’évidence que le génie de faire parler une divinité et surtout de la civiliser mérite considération à condition de savoir qu’il faut une tête d’un calibre rare pour forger un souverain du cosmos en progrès sur son temps, donc plus étoffé et plus durable que son prédécesseur.

-           Réponse : Là franchement, je trouve que votre allusion au "génie de faire parler une divinité…" – en sous-entendant la Révélation Coranique – est pour le moins, inconvenante. Même si vous vous évertuez à en atténuer la portée en octroyant généreusement le "mérite de la considération" à l'auteur présumé – Le Prophète Mohammad, sur Lui le Salut – cette "tête d'un calibre rare" comme vous le définissez assez cavalièrement, sous des apparences de louange…

 

En guise de conclusion, et loin de moi la moindre hostilité envers les athées ou les adeptes d'autres religions ou croyances, je ne puis que vous réitérer ma grande incompréhension, et en tout cas ma tristesse d'avoir rencontré, de visu ou à travers leurs œuvres, tout au long d'une vie assez longue et mobile, quelques  êtres d'exception – et vous en êtes un sacré spécimen – qui continuent de ne voir dans l'Islam, pourtant historiquement la dernière religion révélée, qu'une variante du Judaïsme et du Christianisme. Un Judaïsme et un Christianisme qui n'ont aujourd'hui plus grand chose  à voir avec les prescriptions divines des Textes originels, tant il est vrai que la Torah, tout comme les Evangiles, ont constamment subi au cours des siècles, de profondes  modifications au gré des vicissitudes socio politiques et historiques des sociétés judaïques ou chrétiennes, contrairement au Texte Sacré du Coran qui n'a pas subi la moindre altération depuis sa révélation il y a plus de 14 siècles.

Ce serait peut-être là qu'il faudra aller chercher un jour, la cause socio psychologique cachée, de cette islamophobie grandissante en Occident contre l'authenticité de l'Islam, et dont l'Empire a préfabriqué le scénario de pied en cape, un certain 11 Septembre 2001 pour déclencher une prétendue "guerre contre le terrorisme" qui ressemble étrangement à une Croisade moderne contre l'Islam.

Je vous prie enfin de croire, cher Monsieur Manuel de Diéguez, à mon sentiment de respect et admiration, quelles que puissent être nos convictions respectives.

Signé : Abdelkader Dehbi.

Post-scriptum :  - Merci de m'avoir autorisé à publier cette réponse. 

 

 

 

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 11:45

La crémation du corps de Roger Garaudy,

ou jusqu'où peut aller la haine de l'Islam

exercée par les lobbies sionistes de France

 

Présentation :

 

Quasiment dictées à la famille du défunt par les lobbies sionistes de France, les circonstances douloureuses dans lesquelles se sont déroulées les funérailles de l'illustre philosophe français, Roger Garaudy – qui s'est prénommé Radja, depuis sa conversion à l'Islam – viennent de rappeler une fois de plus, à l'ensemble de l'opinion publique française et singulièrement, aux citoyens français de culte musulman, la réalité d'un terrorisme sioniste activiste en état de veille permanente pour entretenir une pression psychologique sournoise et à sens unique instrumentalisant à la fois, l'épouvantail de l'antisémitisme et la phobie de l'Islam.

 

En effet, dès la nouvelle de la disparition à l'âge de 98 ans, en ce mercredi 13 Juin à son domicile parisien, de l'illustre philosophe français Roger Garaudy, converti à l'Islam depuis 1980, la machine de guerre sioniste de France a mobilisé son ban et son arrière ban pour faire un dernier sort à Garaudy, en envoyant à sa famille, des centaines de menaces anonyme de profanation de la tombe de celui que les sionistes accusent de "négationniste". Un crime suprême, aux yeux des criminels bourreaux du peuple palestinien en Palestine occupée, parce que Garaudy a eu le courage intellectuel de réfuter les thèses des chambres à gaz et les chiffres exagérément élevés des victimes juives, lors du procès de Nuremberg. Sans jamais nier en aucune façon, les crimes nazis contre la communauté juive, parmi d'autres communautés comme les roms ou les slaves du reste.

 

L'article qui suit, est la traduction intégrale en langue française de l'article original en langue arabe, signé de M. Ali Nafed Al-Mor'3ibi, un écrivain résident en France.

 

 

La famille du philosophe Radja (Roger) Garaudy,

a procédé à la crémation du corps du défunt.

 

       (par Ali Nafed Al-Mor'3ibi)

 

Il a donc fini par mettre pied à terre, cet infatigable chevalier de la pensée au Verbe haut et fier, que fut le grand philosophe français Roger Garaudy, qui s'est lui-même prénommé Radja, au lendemain de sa conversion à l'Islam. Ainsi vient de prendre fin, en ce Vendredi 15 Juin 2012, la vie palpitante d'un penseur authentique à la production intellectuelle féconde et intense ; un penseur authentique dont les positions de principes claires et courageuses – quels qu'en avaient été le prix à payer – planaient bien au-dessus des cloaques nauséabonds de la langue de bois et du politiquement correct qui cherchent à brider la Vérité et à falsifier l'Histoire ; un penseur authentique qui a su défendre la Vérité de son vivant et dont nous constatons avec amertume aujourd'hui, notre incapacité à défendre sa mémoire…

Nous demandons pardon à ton âme, Monsieur Radja Garaudy.

 

En effet, quand la nouvelle de sa mort a été annoncée ce vendredi 15 Juin 2012, dans la banlieue parisienne de Champigny-sur-Marne, nous fûmes de nombreux arabes et autres musulmans à nous rendre à la Mosquée de Paris pour nous informer sur les modalités des funérailles du défunt. Notre première surprise – parmi une longue série d'autres – a été de constater que les responsables administratifs de la Mosquée ne savaient strictement rien à ce sujet, comme s'ils n'étaient pas concernés par les funérailles du musulman qu'était M. Radja Garaudy.

 

Nous avons alors pris contact avec de nombreux amis français qui nous ont appris que les funérailles devaient se dérouler dans l'après-midi du lundi 18 Juin 2012, dans l'enceinte du cimetière de Champigny-sur-Marne, sans nous fournir d'autres détails sur la cérémonie prévue. Nous nous sommes déplacés au jour dit, au cimetière de Champigny-sur-Marne et à notre arrivée dans la grande salle, nous avons constaté qu'il y avait peu de monde – deux cents personnes tout au plus – la plupart, des particulier, arabes ou autres musulmans. Au milieu de cette salle trônait le cercueil surmonté d'un écran géant où défilait un diaporama montrant les ouvrages du vénérable défunt ainsi que de nombreuses photos prises avec des personnalités célèbres du monde intellectuel et politique. En plus de la traduction du Coran dans la langue française, deux ouvrages majeurs du défunt manquaient cependant : le premier ouvrage, c'est "Les Mythes fondateurs de la politique israélienne" dans lequel il a démantelé d'une manière irréfragable – documents à l'appui – l'imposture historique de l'Holocauste, "blasphème" qui lui a valu un procès retentissant et une condamnation qu'il a acceptée avec ce dédain propre aux hommes de son envergure ; le deuxième ouvrage intitulé "Appel aux vivants", est un essai d'érudit sur la réalité historique, culturelle et civilisationnelle du monde arabe.

Quelle ne fut donc notre stupeur, en arrivant au beau milieu de cette salle funeste, d'apprendre que la famille du défunt avait décidé sa crémation et que par conséquent, il n'y aurait pas de funérailles, au sens propre du terme, parce que d'une part, la famille ne souhaitait que le défunt fut enterré selon le rituel musulman et que, d'autre part, il ne pouvait l'être selon le rituel chrétien, puisqu'il était mort en musulman.

Il ne fallait donc pas être grand prêtre pour deviner que derrière cette douloureuse situation inextricable, il y avait le dessein, on ne peut plus clair, d'une volonté immorale et abjecte, de revanche contre le cadavre de Radja Garaudy, de la part de ceux qui, n'ayant jamais pu le faire plier de son vivant, avaient décidé d'attenter à la sacralité de la mort.  

Quand vint notre tour d'aller nous recueillir sur la dépouille du défunt, je demandai à tous nos amis de se grouper en cercle autour de lui et de réciter la Fatiha à voix haute. Après quoi, je me suis dirigé vers la dame qui semblait être la veuve, pour lui présenter mes condoléances en mon nom et au nom de toute la Communauté arabo musulmane qu'il a si longtemps défendue avec foi et conviction.

 

Il y a lieu de faire ici, une remarque de taille, savoir, l'étrange absence de toute représentation diplomatique des pays arabo musulmans ou d'une quelconque représentation médiatique, sous quelque forme que ce soit, presse écrite, chaînes satellitaires ou autres. Une double absence qui résonne comme une véritable conspiration du silence autour d'une Voix qui, même éteinte, continue de déranger l'Ordre établi.

 

Le jour d'après, nous avons alors envisagé d'organiser une cérémonie funéraire à la mémoire du défunt, en reconnaissance pour tout ce qu'il a fait et enduré, dans son noble combat pour les justes causes de la Communauté arabo musulmane. Aussi, comme cela est devenu une coutume depuis plus de 20 ans, des contacts furent pris avec l'organisme I.G.E.C.A. qui a tout d'abord accepté de nous réserver une salle pour la journée du Jeudi 21 Juin 2012. Nous avons alors commencé à envoyer les invitations par téléphone, SMS ou autres Mails… Or, dans l'après-midi du Mardi 19 Juin 2012, nous reçûmes notification d'annulation de la réservation de la salle par l'organisme susnommé, qui invoquait des prétextes fallacieux, cachant mal la triste réalité :celle d'une alliance contre-nature entre des caciques communistes athées d'hier, avec des religieux protestants, les uns comme les autres, n'ayant jamais pardonné à Radja Garaudy, les premiers, sa désertion du Bureau Politique du Parti Communiste français et les seconds, sa conversion à l'Islam.

Mais notre dépit devant tant de mauvaise foi et tant d'acharnement, n'allait pas s'arrêter là hélas ! Nous nous sommes alors tournés vers la Grande Mosquée de Paris, pour organiser la "Prière en faveur de l'Absent", à l'issue de la prière du Vendredi 22 Juin 2012. A défaut du Recteur, nous avons été reçus par son adjoint qui a cherché par tous moyens à se dérober, tantôt en invoquant le fait qu'il ne pouvait y avoir de prière pour l'Absent, en faveur de quelqu'un dont le cadavre avait été incinéré, tantôt en mettant en doute l'islamité du défunt, allant jusqu'à nous demander un document officiel attestant de cette qualité (!). Après un dialogue pénible, tournant parfois à l'altercation, l'adjoint du Recteur finit par trouver la parade en nous déclarant avec une évidente mauvaise foi, qu'il s'agissait-là d'une affaire politique sur laquelle il n'avait pas qualité pour trancher…

 

            A travers cet article, j'ai tenu à porter à la connaissance des lecteurs, cette amère vérité qui témoigne de l'immoralité des uns et de l'ingratitude des autres. La décence et le respect d'autrui m'ont commandé de ne pas citer de noms, mais si les circonstances devaient m'y obliger, je ne manquerais pas de citer tous les noms, y compris les noms des témoins des faits évoqués dans ce compte-rendu.

 

            Quant à toi, cher Radja Garaudy, puisses-tu goûter pour l'Eternité, à linfinie Miséricorde qui est aux Cieux.

 

(Traduit de l'arabe par Abdelkader Dehbi)

 

 

 

 

 

عائلة الفيلسوف الفرنسي غارودي تحرق جثته رغم اعتناقه الإسلام

 

(بقلم علي نافذ المرعبي كاتب مقيم في فرنسا 26-06-2012)

 

وأخيراً ترحٌل فارس الفكر والفلسفة، ورجل المواقف النبيلة، عن صهوة حصان الحياة، المفكر والفيلسوف الفرنسي روجيه غارودي، أو كما أطلق على نفسه اسم رجاء غارودي بعد إشهار إسلامه، بعد حياة مديدة حافلة بالإنجازات الفكرية ضمنها عشرات من كتبه، وزاخرة بالمواقف الأصيلة التي أعلنها بجرأة نادرة...رافضاً كل النمطيات التي حاولت أن تكبل الحقائق، وأن تزوٌر التاريخ...معلنا وقوفه مع الحقيقة مهما كان الثمن، والتي عرف كيف يدافع عنها في حياته، ولم نعرف كيف ندافع عنه في مماته.... فعذراً لروحك سيدي    .

عندما أعلن عن رحيله يوم الجمعة 15/6/2012، في ضاحية 'شامبيني سير مارن' الباريسية، توجهنا إلى مسجد باريس الكبير لنطلع على ترتيبات جنازته ودفنه، و كانت المفاجأة الأولى في سلسلة المفاجآت التي سآتي عليها، فالأخوة في المسجد لا يدرون أي شيء، وكأن الراحل ليس مسلماً وغير معنيين بدفنه حسب الشرع الاسلامي الذي توفاه الله وهو على دين الإسلام الحنيف. أجرينا اتصالات بالعديد من الأصدقاء الفرنسيين، حيث علمنا أن الجنازة ستقتصر على ترتيبات داخل أسوار مقبرة ضاحية 'شامبيني سير مارن' دون ان نعرف ماهية ترتيبات الجنازة والدفن بعد ظهر يوم الاثنين 18/6/2012، توجهنا مجموعة من الأصدقاء العرب إلى مقبرة الضاحية الباريسية، وعند وصولنا ظننا أننا أخطأنا بالعنوان لندرة الحضور، ثم توجهنا إلى القاعة، التي كان الحضور بها متواضعاً لدرجة لا تصدق .. حوالى مئتي شخص، جلهم من العرب والمسلمين، غياب تام لأي مراسم...التابوت الذي يضم جثمانه الطاهر مسجى بالقاعة، وفوقه شاشة تلفزيون عملاقة تظهر عليها بشكل بانوراما رتيبة، صور كتبه الكثيرة، وصور له تجمعه مع قادة ومفكرين وكتاب وشخصيات...لاحظت غياب كتابين له، وأعتقد، أنهما الأهم بالنسبة له - غير ترجمته للقرآن الكريم للغة الفرنسية ـ الأول، كتاب: 'الأساطير المؤسسة للدولة الصهيونية' الذي فند به مبالغات الهولوكوست، معتمداً على الوثائق التي لا يسمح بتداولها، وهو الكتاب الذي حوكم من أجله تحت مسمى معاداة السامية، ورفض التراجع عن كتابه وتقبل الحكم الجائر بجرأة لا تليق إلا بأمثاله. والكتاب الثاني 'نداء للأحياء' والذي يؤكد فيه على القومية العربية، مؤكداً ان العروبة حقيقة قائمة، لأنها انتماء وتاريخ وحضارة في تلك القاعة 'المشؤومة' علمنا أن أسرته قررت أن تحرق جثمانه وأن لا يصار إلى دفنه، وهذا يؤكد عدم رغبتهم بدفنه حسب الشريعة الإسلامية، ولا يستطيعون دفنه على التقاليد المسيحية لأنه توفي وهو مسلم، وأعتقد أن هذا القرار وراءه جهات خبيثة، أرادت أن تنتقم منه وهو ميت، بعد عدم استطاعتها النيل منه وهو على قيد الحياة. وهي إهانة مريعة لحرمة الأموات المسلمين. عند وصول دورنا لإلقاء النظرة الأخيرة وتوديعه، طلبت من الأصدقاء أن نلتف حول النعش وأن نقرأ عليه سورة الفاتحة بصوت مرتفع، توجهت بعدها إلى أرملته لتقديم واجب العزاء، اقتربت منها وصافحتها قائلاً: أتقدم منك بأصدق التعازي سيدتي، باسمي، و باسم الامة العربية التي أحبها الراحل ودافع عن حقوقها العادلة    .

والجدير ملاحظته أيضاً، غياب كامل لأي حضور دبلوماسي عربي وإسلامي، وغياب تام للفضائيات العربية والأجنبية، ولوسائل الإعلام الأخرى، وهذا أمر غريب لا يتناسب مع راحل كبير من قامة روجيه غارودي    .

ارتأينا في اليوم التالي أن يصار إلى إقامة احتفال تأبيني له في باريس، تكريماً لرحيله ووفاء للخدمات الجلى التي قدمها في دفاعه عن قضايا الأمة العربية العادلة، وكما جرت العادة منذ أكثر من عشرين عاماً، تم الاتصال بإدارة 'الإيجيكا    ' (I.J.K) حيث تم فعلاً حجز القاعة ليوم الخميس 21/6/2012، وبدأنا في إرسال الدعوات عبر كافة الوسائل المتاحة: اتصالات، إنترنت، إيميلات....الخ، بعد ظهر اليوم التالي 'الثلاثاء 19/6/2012' فوجئنا بإشعارنا من إدارة 'الإيجيكا' بالغاء تأجير القاعة في ملابسات مريبة، تحالفت بها إدارة الإيجيكا التي تتبع جمعية بروتيستانتية ، مع مجموعة من شيوعيي الأمس في جمعية 'النداء الفرنسي ـ العربي'، في دلالة ثأرية من الراحل الكبير، لأنه تحول إلى الإسلام أولاً، وانسحب من الحركة الشيوعية التي كان من ضمنها ثانياً

أصبنا بخيبة أمل كبيرة، وتشاورنا بالأمر المستغرب والمستهجن، واستقر الرأي أن نطلب من مسجد باريس الكبير إقامة صلاة الغائب عن روحه بعد صلاة يوم الجمعة 22/6/2012، وتوجهنا مجدداً إلى المسجد لهذا الغرض... هناك كان عميد المسجد غائباً، والتقينا بنائبه...الذي حاول ان يتملص من الطلب تحت حجج و ذرائع واهية وغريبة منها على سبيل المثال: هل يجوز الصلاة على إنسان تم حرق جثمانه؟! وهل لديكم وثيقة قانونية تثبت أنٌه مسلم....الخ. طلبنا منه بهدوء أن حرق الجثمان لم يكن بإرادة الراحل، وهل أصبح على المسلم ان يثبت إسلامه بوثيقة رسمية؟!! وبعد حوار وجدل كان يحتد أحياناً، قال لنا بالحرف: هذه مسألة تحتاج لقرار سياسي، وأنا لا أستطيع ان أتحمل مثل هذا القرار... وهكذا خذلنا مجدٌدا    .

أردت من هذه المقالة، أن أوضح للقارئ الكريم هذه الحقائق، التي تدلل على انعدام الأخلاق عند البعض، وانعدام الوفاء عند البعض الآخر. وآثرت ترفعاً أن لا أذكر الأسماء، وإذا ما اقتضت الضرورة، أو إذا ما حاولت أي جهة أن تنفي ذلك، حينها سأعلن كل الأسماء، والأصدقاء الشهود على كل ما جرى

 

روجيه غارودي.... لك الرحمة في عليين.

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 17:55

                  

 

En boycottant massivement la mascarade électorale du 10 Mai dernier, plus de 82% du peuple algérien ont infligé au pouvoir en place à Alger, un désaveu populaire à la mesure du rejet qu'il éprouve pour le régime illégitime, criminel et corrompu des généraux putschistes et de leurs complices de la façade civile, constituée par les clans des Bouteflika, des Ouyahia, des Belkhadem, des Soltani et de toute une faune de clientèle, faite de compradores, de trabendistes, de faussaires, de spéculateurs et autres prête-noms.

 

Un rejet qui constitue à la face de l'opinion publique nationale et internationale, un nouveau et cuisant déni de légitimité infligé par le peuple algérien à ses gouvernants. Et ceci, malgré les lamentables abscondités chiffrées ânonnées par un ministre de l'intérieur octogénaire, perdu dans ses fausses notes ; malgré la proclamation faussement solennelle, d'un Président du Conseil Constitutionnel aux ordres ; malgré aussi, les déclarations  complaisantes et indignes, proférées par une poignée de soi-disant observateurs étrangers, royalement traités par le pouvoir dans des hôtels de luxe.

 

Or, ce désaveu populaire cinglant, ne semble nullement avoir détourné ce pouvoir de sa logique paranoïaque et irresponsable : il continue dans sa fuite en avant, en poursuivant la réalisation d'un programme de festivités à l'occasion du 50ème anniversaire – le 5 Juillet 2012 – de l'Indépendance, qui semble moins s'adresser au peuple algérien, qu'aux différentes  clientèles,  intérieure ou extérieure de ce pouvoir.

 

Dans ces conditions, quelle autre attitude plus légitime reste-t-il au peuple, sinon celle d'un nouveau boycott ? Cette fois contre des festivités frelatées, n'ayant d'autre objectif que de tromper l'opinion publique, en cherchant à faire illusion, le seule chose que sache encore faire ce pouvoir, décidément autiste, sourd et aveugle, qui va s'attacher par tous les moyens à montrer des des populations en liesse, dont on sait que le gros des bataillons, sera comme d'habitude,  généralement recruté parmi les franges d'une jeunesse désœuvrée, fragilisée par le chômage ou dans les milieux défavorisés, quand il ne s'agira pas tout bonnement de groupes corporatifs, embrigadés par le DRS et les différents autres services de la police politique, qui iront les puiser dans les différents corps militaires, paramilitaires ou sécuritaires de l'Etat…

 

C'est pourquoi, il semble pertinent de reprendre vis-à-vis de ces festivités d'imposture, l'idée du boycott qui a si bien réussi à faire capoter les élections. Faisons de la journée symbolique du jeudi 5 Juillet 2012, une "Journée morte" à travers toutes les villes et villages du territoire national, en restant cloitrés chez nous, sauf pour les cas d'urgence ou de force majeure, pour rappeler une nouvelle fois, à la face du monde, l'illégitimité originelle, à la fois politique et morale du pouvoir en place.

 

Nul besoin de grands discours, de banderoles ou de porte-voix scandant des mots d'ordre : Il suffit juste de montrer au monde, que le peuple algérien saura avoir la dignité en ce jour symbolique du 5 Juillet, de refuser de servir d'alibi et de figurant à un régime aux abois qui lui, ignore ce qu'est la dignité.

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 18:56

         Alger, le 23 Mai 2012

Madame Christiane Taubira,

Ministre de la Justice et des Libertés, Garde des Sceaux.

13, Place Vendôme 75042 Paris Cedex 01

F r a n c e

 

Madame la Ministre,

Les engagements moraux et politiques de Monsieur François Hollande, aujourd'hui Président de la République française pour une meilleure Justice, digne de la France de 1789, berceau des Droits de l'Homme, m'encouragent à me joindre aux milliers de pétitionnaires, mais surtout, aux millions de citoyens algériens qui n'ont cessé de dénoncer l'arrestation à Paris, le 16 Janvier 2012, pour le compte du pouvoir en place à Alger, du physicien algérien le Dr Mourad Dhina, militant des Droits de l'Homme et opposant farouche au régime des généraux putschistes qui exercent le pouvoir réel, derrière la piètre façade de leurs complices civils.

 

Cette arrestation quasi arbitraire, s'est en effet abusivement appuyée sur un mandat d'arrêt international, déjà examiné par la Justice Suisse – pays de résidence du Dr Mourad Dhina, depuis plus de 20 ans – qui l'a définitivement classé, après l'avoir jugé totalement infondé, au bout de 6 années d'enquête. Un mandat d'arrêt international de nature purement politique, émis qui plus est – faut-il le rappeler ici – à la demande d'un pouvoir lui-même frappé d'illégitimité, en tant qu'il est issu d'un Coup d'Etat, celui du 11 Janvier 1992, par lequel les généraux d'Alger et leurs complices civils des partis politiques perdants, ont foulé aux pieds la souveraineté du peuple algérien, qui venait d'élire une large majorité de députés du parti du Front Islamique du Salut aujourd'hui dissous ; un Coup d'Etat à l'origine de la terrible "décennie noire" et de son bilan humain et matériel désastreux pour notre pays, et dont certains crimes imprescriptibles documentés et caractérisés continuent de poursuivre certains généraux criminels parmi ceux-là mêmes qui ont osé émettre des mandats judiciaires contre leurs opposants politiques, réduits à l'exil forcé pour échapper, à la folie des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et de la torture systématique. 

 

Ce sera à l'honneur du Gouvernement de la France, de rompre définitivement avec cette longue et sinistre période des collusions et des complaisances, des compromissions et des manipulations orchestrées par les "Services" de nos deux pays respectifs, en revenant à la norme saine et respectable, celle des relations loyales entre Etats, celle des rapports d'amitié entre peuples, pour les intérêts mutuels de nos deux pays qui partagent une si longue page d'Histoire qui, pour avoir été et demeure, souvent douloureuse, n'en porte pas moins d'immenses potentialités humaines, socioéconomiques et culturelles, l'Algérie redevenant – ainsi que l'a affirmé l'un de vos illustres hommes d'Etat –  "la porte étroite" de l'Afrique autant que du monde Arabe, aux yeux de la France, tandis que la France solderait courageusement son passé colonial en regardant désormais le peuple algérien comme un peuple digne, qui a acquis de haute lutte, son droit à la liberté, à la considération et au respect.

 

Je vous prie de croire, Madame la Ministre, en la sincère considération du simple citoyen algérien ordinaire, que je suis, qui saisis par ailleurs cette occasion, pour vous souhaiter beaucoup de succès dans la conduite de cette mission redoutable pour laquelle vous avez été si pertinemment désignée, au seins du Gouvernement français.

                                              

                                                      Signé: Abdelkader Dehbi. Abdelkader.dehbi@live.fr

                                                      11, Rue du Panorama. 16015 - Alger

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 23:59

 

Je suis un citoyen algérien ordinaire et je réside à Alger. Si je prends ici la liberté, une semaine avant que vous ne vous prononciez – le 4 Avril 2012 prochain – d'apporter un témoignage, en quelque sorte "par défaut",  en faveur  du Dr Mourad Dhina que  je ne connais pas, c'est parce que j'ai la faiblesse de croire que ce sera pour l'intérêt de la Justice, un concept dont je suis persuadé qu'il a encore un sens dans votre pays.

Je vais tâcher d'être aussi concis que possible ; d'autant plus que ce serait faire injure à votre probité morale et professionnelle de magistrat informé, que de chercher à m'étendre sur ce que vous connaissez amplement déjà ; savoir, le contexte et les séquelles de la terrible décennie des années 90 vécue par mon pays, par suite du Coup d'Etat du 11 Janvier 1992, perpétré par les généraux putschistes d'Alger. Ceux-là mêmes à l'instigation desquels le Dr Mourad Dhina a été arrêté, c'est-à-dire ceux-là mêmes qui ont foulé aux pieds, il y a une vingtaine d'années, la volonté souveraine de tout un peuple – le peuple algérien – en violant la Constitution du pays et en annulant brutalement les résultats des élections de Décembre 1991, favorables au parti du Front Islamique du Salut et en proclamant un Etat d'Urgence totalement illégal, pour couvrir  leurs exactions et leurs crimes, avec le terrible bilan que l'on sait, dûment établi et documenté, tant au plan national qu'au plan international : plus de 200.000 morts, dont des milliers sous la torture ou dans des massacres de masse ; sans oublier les plus de 20.000 "disparus" ni les centaines de milliers de populations déplacées et sinistrées.

Madame la Présidente,

En dépit des quelque péripéties judiciaires de caractère exceptionnel, qui ont été rapportées ici ou là, par les médias français, l'objectivité commande de reconnaître que la séparation des pouvoirs et son corollaire, l'indépendance de la Justice, demeure tout de même une réalité palpable en France – ceteris partibus – en tant qu'elle trouve ses fondements et je dirais, ses réflexes, au cœur-même de la Révolution du peuple français contre le despotisme d'un Ancien Régime dont il suffit d'évoquer ici, les pratiques barbares des sinistres "Lettres de cachet" pour en souligner toute l'injustice et toute la tyrannie.  

Or, force est de constater qu'en ce début du XXIème siècle, dans mon pays gouverné à l'ombre des généraux putschistes par la toute-puissante police politique militaire, le DRS –  pour Département du Renseignement et de la Sécurité – certains Mandats de justice, émis par le pouvoir en place à Alger, à l'encontre de ses opposants politiques comme le Dr Mourad Dhina, tiennent plus de la Lettre de Cachet d'un autre temps que d'un instrument judiciaire crédible et loyal, dans un monde globalisé qui ne jure plus semble-t-il, que par les Droits de l'Homme…

Des Lettres de Cachet modernes donc, qui trouvent leurs pendants, si je puis dire, dans cette confondante pratique d'une justice régalienne et extrajudiciaire que s'échangent mutuellement nos deux gouvernements depuis tant d'années, par le truchement de leurs "Services" respectifs. Telle par exemple, cette différence de traitement entre d'une part, celui dont a bénéficié le général algérien Khaled Nezzar, mis en examen en Suisse pour faits de crimes de guerre dument établis, et interpellé aussi en France à la suite de diverses plaintes du même chef, mais à qui le gouvernement algérien a envoyé un avion spécial pour l'exfiltrer sur Alger – avec la complicité des autorités françaises – depuis Paris et, d'autre part, le traitement aujourd'hui réservé au Dr Mourad Dhina qui, bien que totalement blanchi par la justice fédérale suisse, des accusations malveillantes et fallacieuses du régime d'Alger, a été arrêté et maintenu en détention extraditionnelle par les autorités françaises pour le compte d'un régime algérien originellement frappé d'illégitimité.

Une illégitimité dont se sont étrangement accommodés les gouvernements français successifs – sous les magistères successifs de M.M. Mitterrand, Chirac puis Sarkozy –  comme si un pacte inavouable et non écrit, tramé par-dessus la tête des deux peuples, semble les lier pour le meilleur et surtout pour le pire, à la junte des généraux putschistes qui exercent la réalité du pouvoir, derrière des institutions civiles de pure façade. Ce pacte, il n'est nul besoin d'être grand devin pour en déceler les termes et les clauses scélérates qui ont noms :: silence sur les crimes coloniaux des uns contre couverture des crimes de guerre commis par les autres ; avantages pétroliers pour les uns contre l'obstruction à la justice en faveur des autres.

Le tout, sous le parapluie protecteur et si commode, le sésame qui ouvre les portes de toutes les  injustices et de tous les abus en fermant celles du droit et de la morale, de la liberté et de la transparence ; j'ai nommé la sempiternelle " lutte contre le terrorisme" ; ce terrorisme dont on n'arrive même plus à démêler le vrai du faux, le réel du virtuel, le politique du crapuleux, le spontané du préfabriqué… tant il est vrai qu'on a le sentiment, en Algérie comme ailleurs, y compris dans certaines démocraties des plus respectables – et pas seulement depuis le 11 Septembre hélas – que nous assistons à l'émergence dans notre pauvre monde, d'une véritable "internationale-sécuritaire" manipulant les peurs légitimes des peuples, pour on ne sait quel illégitime dessein…  

Ainsi – et pour rester dans le sujet des relations bilatérales – on en est arrivé récemment à cette aberration sans précédent dans les relations entre Etats, qui témoigne du degré de cette osmose sulfureuse entre les deux gouvernements ; des relations que certains auteurs ont pertinemment baptisées de "Françalgérie", et où l'on a vu dans la même semaine, le ministre français de l'Intérieur, débouler à Alger le dimanche 4 Décembre 2011 pour une visite éclair d'à peine 2 heures – les algérois avaient alors parlé irrévérencieusement de porteur de valise –  tandis que le ministre algérien des affaires étrangères lui emboitait le pas deux jours plus tard, en se rendant à Paris pour se prêter à une singulière séance d'audition-comparution, au Palais Bourbon, par-devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Une audition à l'issue de laquelle  ledit ministre fit part sans rougir, de tout son regret de ne plus être français, déchaînant un véritable tollé d'indignations, de ce coté-ci de la Méditerranée.

Madame la Présidente, 

C'est assez dire à quel degré d'escobarderies en sont arrivées les relations entre les gouvernements de nos deux pays et leurs Services respectifs, après que les copinages sulfureux et les intérêts politiciens, voire privés – certains auteurs ont parlé de voyoucratie – ont fini par prendre le pas, jusques aux sommets des deux pouvoirs, sur le sérieux, l'intégrité et la solennité qui siéent dans le traitement des affaires des Etats et des destins des peuples. Or, de quel "sérieux", de quelle "intégrité", de quelle "solennité" peut-on parler quand on sait – pour ne parler que de la réalité de mon pays – que le régime des généraux putschistes a délibérément créé un vide quasi total en matière d'encadrement dans le pays, par une politique systématique d'exclusion, d'ostracisme et de persécution à l'égard de milliers d'intellectuels, des scientifiques et autres cadres de haut standing, opposés au règne de l'ignorance, de la médiocrité et de la corruption morale et matérielle prévalant dans les allées du pouvoir.

Il est d'ailleurs symptomatique de constater – à tout le moins dans notre société algérienne – que ce sont les élites intellectuelles et scientifiques les plus brillantes, maitrisant aussi bien leur propre culture que celle de l'Occident, qui se revendiquent sans complexe de leur identité profonde, c'est-à-dire des valeurs et des traditions de notre civilisation arabo-berbère et musulmane. Tandis qu'à l'inverse, c'est au sein des catégories sociales les plus médiocres qu'on retrouve les chantres de ce pseudo modernisme mal compris et ringard, qui se résume souvent pour eux, à ce qu'il y a de pire dans la langue d'Esope ; un accourci commode qui vous met en "situation" comme dirait Sartre, mais qui cache au fond, une grande misère intellectuelle. Et surtout morale.  

Le Dr Mourad Dhina, issu d'une honorable lignée d'intellectuels et d'oulémas, doublés de farouches résistants au colonialisme français, appartient incontestablement à la première catégorie. Contrairement à ses détracteurs, dont la plupart sont  issus de familles de notables coloniaux et autres enfants de troupe, de père en fils au service de l'administration coloniale.

C'est là qu'il faudra peut-être aller chercher, Madame la Présidente, le pourquoi du comment, de cet acharnement des fils d'anciens servants du colonialisme – qui occupent aujourd'hui le haut du pavé en Algérie – contre les opposants politiques authentiques au régime des généraux putschistes, symboles de l'ancienne puissance coloniale. Un acharnement qui n'hésite pas à traverser les frontières, quand on sait par exemple – juste pour conforter mes dires – que c'est sur les pressions des généraux d'Alger que le gouvernement français a exigé de ses partenaires scientifiques suisses – de l'équipe franco-suisse de recherches scientifiques du CERN – l'éviction du Dr Mourad Dhina qui faisait partie de l'équipe suisse, en tant que brillant physicien, spécialisé dans le domaine des particules, réduisant ainsi lâchement au chômage, un homme exilé et suffisamment  persécuté comme çà, et qui n'a que son art et son savoir pour faire vivre sa famille.

Ceci, pendant qu'en Algérie, toute une brassée d'"Emirs" barbus, stupides et incultes sévissaient dans les maquis prétendument islamistes, des GIA de triste mémoire, préfabriqués par le DRS – et dont certains ont même publiquement reconnu à la Télévision,  leurs crimes de sang perpétrés contre des citoyens innocents  – se promènent en ville en toute liberté et en toute impunité, après avoir bénéficié de l'auto-amnistie scélérate, décrétée par le pouvoir ; un pouvoir foncièrement corrupteur qui  a  accordé en sus, de confortables indemnités et autres privilèges à ces faux maquisards doublés de vrais criminels.

Nous avons en effet affaire à un régime illégitime et criminel, corrompu et corrupteur qui refuse de tirer les leçons des évènements qui sont en train de  bouleverser nos régions ; un régime obstiné qui, pour rien au monde ne quittera le pouvoir de lui-même parce qu'il est assis sur un formidable matelas de réserves financières grâce auxquelles il croit pouvoir continuer d'acheter tous ses appuis – à l'intérieur comme à l'extérieur – pour consolider et assurer la pérennité de sa domination et celle de sa descendance. Sauf que son obstination et son aveuglement l'empêchent de voir et de comprendre que le char irrésistible de l'Histoire est en marche, qui ne connait d'autre puissance que celle des peuples révoltés, en quête de Justice et de Vérité.

Madame la présidente,

Je conclus en espérant que c'est dans cette perspective historique inéluctable – conséquence prévisible du sombre tableau socio politique et moral qui prévaut dans mon pays – que sera appréhendée l'affaire du Dr Mourad Dhina, qui relève strictement du domaine du politique.

La place de ce brillant physicien, représentant d'une non moins brillante intelligentzia algérienne persécutée et/ou exilée, mais qui refuse d'être à la botte des généraux putschistes, illégitimes et corrompus, au pouvoir à Alger, sa place dis-je, se trouve dans les rangs de l'opposition politique algérienne authentique, intelligente et non-violente, dont il a été et demeure l'un des promoteurs infatigables comme en témoigne son appartenance à des organisations civiles comme Rachad ou Al-Karama qui veut dire DIGNITE.

Avec mes hommages, je vous prie, Madame la Présidente, d'agréer l'expression de ma sincère considération.

Alger, le mardi 27 Mars 2012 – Signé par Abdelkader DEHBI, citoyen algérien.

 

 

 

 

 

 

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 12:18


Monsieur Jean-Luc Mélenchon,


Je m'adresse à vous si je puis dire, intuitivement, pour relayer cet appel auprès de tout ce que compte la France d'hommes politiques et intellectuels d'honneur, restés encore debout et soucieux de défendre les causes de Liberté et de Justice. Intuitivement dis-je, parce que parce que vous avez réussi en quelques mois, en tant qu'homme politique d'honneur vous-même, à laisser de nouveau entrevoir, y compris en dehors de votre pays, un prochain retour en force en France, des principes de liberté et de morale, de justice et de droit, terriblement mis à mal tout au long de ces dernières années par un pouvoir soumis aux forces de l'argent, quand ce n'est pas à l'argent tout court.


Je fais appel à vous pour vous informer d'une grave forfaiture qui vient d'être commise sur le territoire français : Hier, lundi 16 Janvier 2012, vers midi, le Dr Mourad Dhina, citoyen algérien, père de six enfants et légalement résident en Suisse, a été arrêté à l'aéroport d'Orly, par les autorités françaises, au moment où il s'apprêtait à prendre l'avion pour Genève, à l'issue d'un séjour de plusieurs jours à Paris où il s'était rendu quelques jours plutôt, pour prendre part au Conseil Exécutif du Mouvement Rachad, un mouvement islamiste modéré, d'opposition au régime des généraux d'Alger ; un mouvement essentiellement composé d'intellectuels et d'Universitaires de haut niveau, et dont il est l'un des dirigeants et membre fondateur.


Selon les informations dont je dispose à l'heure où j'écris ces lignes, ici à Alger, le régime des généraux – lui-même issu du Coup d'Etat du 11 Janvier 1992 – inquiet du regain d'activité politique en Algérie et à l'étranger, déployé par l'opposition démocratique crédible comme celle du Mouvement Rachad, aurait demandé au gouvernement français, d'exhumer un vieux Mandat d'Arrêt International que le régime des généraux avait émis contre le Dr Mourad Dhina, dans la foulée des dizaines de  mandats que les putschistes avaient émis contre les dirigeants du FIS et la majorité des élus de ce parti aux élections du 26 Décembre 1991, au lendemain de l'annulation des élections par les putschistes. 
Cette exhumation 20 ans après, d'un mandat de justice scélérat, parce que de caractère purement politique est d'autant plus frappée de suspicion qu'elle semble résulter de tractations pour le moins  immorales qui eurent lieu lors du voyage-éclair de quelques heures  à Alger – le 5 Décembre 2011 – de M. Claude Guéant, dont les mauvaises langues prétendent qu'il a été envoyé par son maître de l'Elysée, pour rééditer la généreuse donation de Novembre 2006, dont a bénéficié le candidat-Sarkozy, sur des fonds appartenant au peuple algérien. Un Sarkozy qui plus est, se trouve aujourd'hui privé par la force des choses, des largesses de son ex ami, le défunt colonel Kadhafi…


Ce genre d'arrangements sulfureux, il en a toujours existé de semblables, tout au long des deux dernières décennies entre les deux gouvernements algérien et français – aujourd'hui l'un et l'autre aux abois – et qui semblent de nouveau remettre à l'ouvrage la coordination de leur politique systématique de répression contre les islamistes et de protection des acteurs principaux de la tragédie algérienne, qu'on baptise ici de "décennie noire". Et plus généralement, contre tout ce qui n'entre pas dans ce magma néocolonialiste nauséeux, d'une certaine "Françalgérie" agissant en marge des lois et des usages entre Etats ; une "Françalgérie" qui se joue des principes de la morale, voire du simple respect du Droit et qui est de plus en plus dominée par le copinage et les intérêts particuliers communs entre clans des deux pouvoirs, par-dessus la Méditerranée.


Monsieur Jean-Luc Mélenchon,


A travers cette arrestation arbitraire d'un citoyen algérien, nous assistons à une action quasi-mercenaire, de la part d'un gouvernement de M. Sarkozy en perte vertigineuse de légitimité, continûment éclaboussé par des scandales à répétition, qui révèlent chaque jour un peu plus, sa grande vulnérabilité aux pressions des intérêts particuliers et aux forfaitures de toutes sortes. Au point que ce gouvernement en est réduit aujourd'hui, à l'instrumentalisation des institutions républicaines françaises comme la Justice et la Police, pour le compte de ses "amis" du régime algérien illégitime, en butte à des centaines de plaintes de citoyens algériens – agissant en tant que victimes ou ayant droit – pour faits de tortures, de disparitions forcées et de tant d'autres Crimes Imprescriptibles dont sont actuellement saisies de nombreuses juridictions européennes – la France des Chirac et des Sarkozy préférant, elle, couvrir ses anciens soudards de l'ex armée coloniale, comme ce fut le cas en Avril 2001, pour le général Khaled Nezzar, fuyant Paris, grâce à la complaisance du gouvernement français, à bord d'un avion spécial envoyé par le régime d'Alger,


Un régime aujourd'hui affolé par les vents du changement qui soufflent à son voisinage et qui croit imprudemment que ses protecteurs de Paris pourront le mettre à l'abri du rouleau compresseur de l'Histoire en marche.  


                                                                                                                                                                        Signé : Abdelkader DEHBI.
 

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 06:40

C'était il y a vingt ans, le samedi 11 Janvier 1992 : à la suite des élections générales du 26 Décembre 1991, donnant une très large victoire dès le premier tour, au parti islamiste du F.i.s – le Front islamique du salut – une junte militaire issue de l'ex armée coloniale française et recyclée dans l'armée nationale populaire  avec à sa tête, les généraux : Larbi Belkheir, alors Ministre de l'Intérieur et son complice Khaled Nezzar, Ministre de la Défense, s'emparait du pouvoir par un Coup d'Etat, en destituant le président – M. Chadli Bendjedid – qui s'était déclaré prêt à respecter les résultats du scrutin. La junte proclama ensuite l'annulation du scrutin, violant ainsi la Constitution du pays et foulant aux pieds la volonté souveraine de cette majorité du peuple algérien qui venait d'exprimer librement ses choix.

Le 16 Janvier 1992, le défunt président Mohamed Boudiaf, en exil au Maroc,  rentrait à Alger pour y présider le Haut Conseil d'Etat, institué par les putschistes au lendemain de leur forfaiture. Le défunt président Boudiaf avait accepté cette charge en effet, sur les instances pressantes de son "ami" l'avocat Ali Haroun, de Larbi Belkheir, de Khaled Nezzar et de Sid Ahmed Ghozali, alors Chef de Gouvernement.qui ont tous les quatre, trahi sa confiance en maquillant la réalité et en jouant sur le registre du devoir patriotique, très aigu chez le défunt, l'un des leaders historiques de la révolution algérienne.

Les généraux putschistes, tout autant que leurs complices des milieux laïco-affairistes, autoproclamés "démocrates", étaient en fait, totalement affolés par le raz-de-marée islamiste qui signifiait pour eux, la fin des rentes et des privilèges qu'ils s'étaient taillés en tant que véritable classe dominante ; en tant que véritable caste au-dessus du peuple et au-dessus des lois. Car, – malgré certains soutiens extérieurs occultes dont ils disposaient – les grondements de la rue et les réprobations internationales leur faisaient craindre les pires des conséquences pour eux, du fait de la forfaiture qu’ils venaient de commettre imprudemment contre l’Algérie et contre le peuple algérien. Ils avaient donc un besoin pressant d'un homme politique historique, de l’envergue de Mohamed Boudiaf, comme « pare-feu » dans l'urgence, en attendant de voir venir les choses….
C’est assez dire – et c’est là une conviction partagée par une majorité de citoyens – que le sort du président Boudiaf était déjà scellé, au moment-même où il posait pied à Alger, en ce début de soirée du 16 Janvier 1992. Un sort dont il avait probablement précipité l’échéance, en se murant dans un silence de remords et en se démarquant de plus en plus des criminels qui l’avaient trompé et dont il découvrait chaque jour un peu plus, l'étendue de leurs turpitudes et de leur immoralité, de leur félonie et de leur profonde corruption, autant politique et morale que matérielle.
Ainsi, le 9 Février 1992, après avoir institué un Haut Conseil d'Etat de 5 membres, le "HCE" présidé par le défunt Boudiaf, en remplacement du Chef de l'Etat destitué, et désigné un Conseil national de transition, le "CNT" tenant lieu d'un parlement godillot, composé d'un ramassis d'opportunistes de tous horizons, les putschistes firent entériner par ces instances fantoches, l'Etat d'Urgence sur l'ensemble du territoire national, et qui n'allait être levé que 19 ans plus tard, le 24 Février 2011.

Un Etat d'Urgence totalement illégal donc, mais qui allait servir d'alibi aux généraux putschistes, durant la "décennie noire" (1992 – 1999),  pour engager contre une large partie du peuple algérien – les islamistes ou soupçonnés tels – la plus barbare et la plus féroce des répressions que l'Algérie indépendante ait connue. Toute la panoplie du terrorisme d'Etat et des crimes caractérisés –  dont la plupart sont imprescriptibles – fut utilisée durant cette longue tragédie nationale : Pas moins de onze camps de concentration et de torture dans le grand Sud pour plus de 15.000 citoyens dont beaucoup mourront sur place ; rafles monstres dans les villes et villages, et arrestations de nuit par milliers de citoyens innocents, dans les quartiers populaires ; enlèvements et exécutions extrajudiciaires opérés par de véritables commandos de ninjas encagoulés ; disparitions forcées ; massacres de masse de populations civiles innocentes – froidement sacrifiées pour en attribuer ensuite, le forfait aux islamistes…
Avec les terribles bilans humain et matériel que l'on sait. C'est à dire plus de 200.000 morts, plus de 20.000 disparus, dont beaucoup, enterrés collectivement sous l'étiquette macabre de : "X, algérien" ; sans oublier les drames psychologiques des milliers et des milliers de populations déplacées, de familles séparées, d'hommes, de femmes et d'enfants déracinés dans leur propre pays ; sans oublier, ni les dizaines et les dizaines de villages et autres habitats ruraux entièrement rasés, dont certains, bombardés au napalm, ni les forêts brûlées, ni les infrastructures dévastées. (1)

Aussi, on est en droit de s'interroger, devant un bilan aussi désastreux, de quelle "république" de quelle "sauvegarde de la république" les criminels imposteurs, auteurs du Coup d'Etat du 11 Janvier 1992 osent-ils encore parler ? Comme vient de le faire tout récemment devant les autorités judiciaires suisses, le criminel général à la retraite, Khaled Nezzar, aujourd'hui sous le coup d'une enquête pour "crime de guerre" et répétant à l'envi, avec son air hébété : "nous avons sauvé la république !" Voire !

Terrible apparentement, si on ose dire… Et terrible clonage mental en tout cas, quand on fait le parallèle avec cette autre imposture qu'est la Loi scélérate de la république des Chirac et des Sarkozy, sur les "bienfaits du colonialisme" (sic) imaginée par leurs mentors sionistes et pieds-noirs dont certaines figures de proue sont royalement reçues et traitées à Alger. Ce qui ne laisse planer aucun doute sur les complicités, les collusions et l'interpénétration des intérêts aux plus hauts échelons des deux Etats, de ce monstre informe et infâme, que certains auteurs ont qualifié avec raison, de "Françalgérie", par synonymie avec ce qu'on appelait dans les années 60  – 70 :"Hizb-frança".
Car, si l'impasse socio politique et institutionnelle grave et totale à laquelle notre peuple est aujourd'hui confronté est certes, essentiellement imputable au grand déficit institutionnel et démocratique voire moral qui a caractérisé le régime politique de notre pays, sous les multiples visages qui l'ont représenté, cette crise n'en a pas moins résulté aussi, d’un long travail de sape et de sabordage – de l'intérieur et de l'extérieur – contre la nation algérienne et contre le peuple algérien, et dont les fils, les relais et les réseaux, ont été patiemment tissés pendant des années.
Les premiers signes de ce cycle infernal de corruption-compromission-soumission, étaient déjà perceptibles d'ailleurs, durant les dernières années de la présidence de Chadli Bendjedid et de ses premiers "fricotages" directs avec la France d'alors, celle des Mitterrand et de ses envoyés spéciaux, les Jacques Attali, les Roger Hanin et autres Jack Long, exhalant la forte odeur de souffre, que donne cette alchimie particulière entre la franc-maçonnerie et un certain sionisme séfarade, madré de pieds-noirs. Des envoyés spéciaux et même "spécieux" qui enjambaient joyeusement la voie diplomatique ordinaire pour venir fricoter directement avec le Chef de l'Etat M. Chadli Bendjedid, prisonnier de son sérail, sur lequel régnait sans partage, un certain général Larbi Belkheir, qu'on retrouvera plus tard, à la tête du Coup d'Etat contre son propre maître…
On n'a pas d'état d'âme quand des rentes colossales se chiffrant en millions de dollar par individu, sont dangereusement menacées de tarissement par des "va-nu-pieds" comme ils se disent entre eux – eux, qui sont fils de Caïds, fils de Bachaghas ou fils de grandes tentes –  en parlant de nous, le peuple ordinaire…
Or, aujourd'hui comme hier, le pouvoir en place à Alger est quasiment le même, c'est-à-dire qu'il est toujours frappé du sceau de l'illégitimité et des crimes imprescriptibles perpétrés contre le peuple algérien. Des crimes imprescriptibles qu'aucune loi scélérate ne peut amnistier et encore moins effacer de la mémoire des algériens en général et de ceux qui en ont souffert dans leur chair en particulier. Et l'arrivée du clan de M. Bouteflika, parrainé par les généraux putschistes, n'aura rien changé à la donne, du moment qu'on retrouve la même absence de projet de société, les mêmes méthodes de gouvernement à vue excluant le peuple, les mêmes individus opportunistes et insatiables et les mêmes visages patibulaires et arrogants, au sein de l'institution militaire comme au sein de l'appareil d'Etat.
Qu'y a-t-il de changé en effet sous le ciel d'Algérie depuis plus d'une décennie ? Le général Médiène dit Toufik et ses  assistants-tortionnaires comme les généraux Djebbar Mehenna et autres Bachir Tartag nouvellement promus ? M. Ouyahia, l'un des chefs les plus corrompus et les plus cyniques du clan des éradicateurs ? M. Belkhadem, le minable usurpateur du FLN pour le compte de ses maîtres ? M. Soltani, l'abject exorciste-marabouteur reconverti dans l'islamisme "alpagueur" ? Les partis nouvellement clonés et déjà missionnés pour "gagner" les prochaines "élections" législatives pour faire croire à des "réformes" et au changement ?
Qu'y a-t-il vraiment de changé depuis près de 14 ans, hormis la fin d'un "terrorisme-alibi" dont les historiens mettront longtemps à démêler l'écheveau ? Qu'y a-t-il de changé depuis  que la junte s'est vue contrainte et forcée d'associer M. Bouteflika au pouvoir, moyennant son engagement pour les soustraire à une justice internationale dont l'étau commençait à se resserrer dangereusement autour d'eux, du fait d'un large mouvement d'émotion soulevé dans l'opinion internationale en 1997, particulièrement alarmée par les tragiques massacres de civils innocents en série – comme à Bentalha, Raïs, Béni-Messous ou Relizane, entre autres – des massacres de masse, dûment documentés et accusant formellement les services sécuritaires….(1)
Qu'y a-t-il de changé depuis qu'on a joué la mascarade de la "Réconciliation nationale" consistant en une véritable autoamnistie des criminels entérinée par M. Bouteflika en faveur de ceux qui l'ont fait roi ?
Sinon qu'une autre décennie allait commencer : Celle de la grande corruption et de l'impunité.
La décennie du grand festin autour d'une rente pétrolière décuplée ; la décennie du pillage des richesses du pays et du patrimoine de la nation ; la décennie des plus grands scandales financiers de notre histoire ; la décennie des banqueroutes frauduleuses et des détournements massifs de deniers publics à coups de milliards de dollars ; la décennie de l'impunité arrogante et insultante. 
Tout cela, pendant que des milliers de mères algériennes en sont réduites quotidiennement à fouiller en petits groupes, au petit matin, les décharges des marchés des grandes villes comme Alger, Annaba, Oran ou Constantine, pour grappiller quelques pommes de terre ou quelques tomates à moitié avariées.
La décennie aussi, des reniements politiques, des alliances contre nature et des compromissions, génératrices de soumission. :
Celle qui aura vu l'improbable visite dans les bureaux de M. Bouteflika ou même, reçus à titre "privé" dans les palais de la République, des sionistes notoires comme les Elisabeth Chemla, les André Glucksmann, et autres Jack Lang….
Celle qui aura vu la foule de milliers de jeunes – harragas potentiels – accueillant en Mars 2003 – en pleine guerre impérialiste contre l'Irak -  aux cris de "visa ! visa !" un Chirac transformé en héros, dans cette brousse inattendue transportée dans l'Avenue Che Guevara – quelle terrible ironie de l'Histoire ! – dans la voiture officielle ; une foule qui ne prêtait pas la moindre attention à l'"accompagnateur" de Chirac…
Celle qui aura vu à 48 heures d'intervalle, entre les 5 et 7 Décembre 2011, le premier policier de France venir en coup de vent à Alger, comme pour une banale "inspection" d'un "Territoire d'Outre-mer", tandis que notre sous ministre M. Medelci se rendait deux jours plus tard, lui, à Paris pour se prêter à une véritable "audition-comparution" par-devant la commission parlementaire française, afin de leur rendre compte sur des questions purement nationales.
Celle qui aura vu l'improbable défilé des grands chefs militaires de l'O.t.a.n., venus discuter de "lutte anti-terroriste", de coopération sécuritaire et au bout… de l'installation de bases militaires sur le territoire national qui en compte déjà une bonne demi douzaine, opérationnelles ou en cours de réalisation.
Ah ! j'allais oublier de mentionner – l'occasion se présentant – ce nouveau Look Ness – baptisé d'A.q.m.i. – et qui sévit semble-t-il dans le Sahara… Pardon, on ne dit plus Sahara. Aujourd'hui, "ils" parlent de " Sahel" et de "pays du Sahel", pour accréditer et inoculer peu à peu, tel un poison, dans la mémoire collective des futures générations d'esclaves que pourraient être nos petits enfants, – ce qu'à Dieu ne plaise – l'idée que les immenses territoires sahariens seraient une sorte de "mer désertique" et donc pas des territoires faisant partie intégrante de chacun des pays traversés par ce grand désert naturel qu'est le Sahara.
En ce début de l'an de grâce 2012, le pouvoir putschiste feint de faire totalement l'impasse sur le cours tumultueux d'une histoire qui semble s'accélérer dans nos régions. Même s'il ne cache nullement sa volonté de vouloir peser sur le cours des choses comme en Tunisie et en Libye hier, ou aujourd'hui en Syrie – solidarité entre dictatures oblige…  Tout en faisant les yeux de Chimène à un Occident qui se définit lui-même comme judéo-chrétien et plus que jamais enhardi par la marchandise du bateau "Algérie" qui est en train de prendre de l'eau de partout et dont le quasi naufrage est joyeusement exploité par les réseaux de l'ex puissance coloniale – et sûrement d'autres pays aussi – qui jouent les clans politiques, les uns contre les autres, pour obtenir tel avantage, tel contrat juteux ou telle attitude politico diplomatique en faveur de leur pays. Sans parler de ce monde fabuleusement opaque des spots pétroliers, des quotas de complaisance, voire des chargements fantômes, impossibles à repérer sur des livres de comptes qui n'existent nulle part. Y compris dans les Administrations en charge de les tenir..
Des fortunes colossales se sont constituées – de part et d'autre de la Méditerranée –  à l'ombre de ce régime qui ne cesse pas d'agoniser ; à l'ombre de cette lutte des clans représentant les deux pôles qui se partagent le pouvoir : d'une part, celui des Bouteflika,, avec sa fratrie, ses généraux, ses zaouïas, sa clientèle politique, ses pouvoirs octroyés par ses parrains avec les lignes rouges qui les délimitent…; d'autre part, le clan des généraux putschistes, aujourd'hui représentés par le général Mohamed Médiène, le patron malade des Renseignements ou DRS ; ce clan constituant en fait, le pouvoir réel qui se cache derrière le pouvoir de façade, le pouvoir militaire répressif qui se cache derrière le pouvoir civil administratif, les gros budgets militaires qui se cachent derrière les gros budgets civils, les accords non écrits de "coopération dite anti terroriste" avec des Services étrangers qui se cachent derrière les Accords et Traités internationaux…etc….etc.
Une véritable schizophrénie donc, relevant de la psychanalyse sociopolitique qui s'ajoute à tant d'autres schizophrénies qui frappent notre pauvre société comme autant de fractures et de déchirements. Comme par exemple, dans l'expression, entre arabophones, berbérophones, francophones ; dans la conviction religieuse entre islamistes et laïcs, partageant souvent, le même intégrisme idéologique et le même rejet de l'autre ; dans l'attitude morale, entre une élite intellectuelle opportuniste et mercenaire, asservie au pouvoir, et une élite intellectuelle, travailleuse et honnête, opposée au pouvoir et étroitement surveillée, quand elle n'est pas harcelée et soumise aux tracasseries d'une machine bureaucratique et/ou judiciaire totalement asservie aux injonctions de la police politique.
Pendant ce temps, notre pays sombre peu à peu dans une véritable neurasthénie politique, aggravée par la maladie – pour ne pas dire la sénilité – des deux pôles principaux du pouvoir, le chef de l'Etat, M. Bouteflika et son alter-ego le général Mohamed Médiène. Certains avancent même des noms – âprement négociés entre les deux clans – pour assurer la pérennité du système, chacun des deux  clans, désignant respectivement son chef, tout en exigeant qu'il soit "validé" par l'autre clan : un véritable "mercato" politique où, le peuple algérien – ou du moins la rente pétrolière –  fait office de "ballon"…
Cinquante ans d'indépendance pour en arriver là …
Là, c'est-à-dire à cette situation d'errance d'une Algérie sans projet de société, dirigée par un pouvoir frappé du sceau de l'illégitimité, de la présomption de crimes imprescriptibles, de la corruption et de l'incivisme. Autant de stigmates qui en font un pouvoir marionnette entièrement acquis aux intérêts étrangers et totalement étranger aux intérêts de la nation. C'est ce qu'on appelle prosaïquement, le néo-colonialisme…
Un tel pouvoir est par conséquent absolument disqualifié, aussi bien moralement que politiquement pour entreprendre la moindre "réforme" comme il ne cesse de le prétendre pour gagner encore quelques misérables mois, voire quelques misérables semaines, sans prendre conscience que les Décrets de l'Histoire sont déjà à l'œuvre.
Un seul choix honorable se présente aux deux pôles du pouvoir : organiser dans les meilleurs délais possibles l'élection authentique, honnête et vérifiable, d'une Assemblée Constituante ouverte à toutes les composantes de notre société – sans aucune exclusion. Une Assemblée Constituante qui, sitôt validée, deviendra de plein droit, saisie de tous les pouvoirs :le pouvoir Législatif, le pouvoir Exécutif – y compris le commandement militaire suprême – et le pouvoir Judiciaire, qui constituent les attributs de la souveraineté nationale.
Où est-il écrit sinon,  que le Peuple algérien qui a su mettre fin à 132 années de colonialisme répressif et criminel, ne saura pas mettre fin, 50 années plus tard, aux graves forfaitures d'un régime qui s'obstine à considérer les citoyens comme des sujets et le pays comme une propriété privée ?
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(1) – Pour la recherche de faits précis et documentés, il est conseillé de se rendre sur le Site "Algeria-Watch": -  http://www.algeria-watch.org/francais.html

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